Après avoir atteint leur plus bas niveau en cinq mois, les prix du pétrole montrent des signes de redressement, portés par l’espoir d’un apaisement des tensions commerciales entre les deux plus grandes économies mondiales.
Lundi, le Brent a gagné environ 0,8 % pour s’établir à 78,60 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a progressé de manière similaire, autour de 74 dollars le baril. Cette hausse intervient après une chute marquée en fin de semaine dernière, liée à l’incertitude entourant les négociations commerciales entre Washington et Pékin.
Les investisseurs attendent avec attention une possible rencontre entre les présidents Donald Trump et Xi Jinping lors du sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC) en Corée du Sud. Selon Reuters, les contrats à terme sur le Brent ont augmenté de 92 cents (1,47 %) à 63,65 dollars, tandis que ceux du WTI ont gagné 89 cents (1,51 %) à 59,79 dollars. Les échanges sur le WTI étant suspendus lundi aux États-Unis pour cause de jour férié, la clôture est attendue mardi.
« Le rebond des prix s’explique principalement par des prises de bénéfices et par une stratégie dite du ‘taco’ – une plaisanterie sur le fait que Trump utilise les tarifs comme outil de négociation – » explique Tina Tang, analyste indépendante. Elle avertit cependant que la volatilité restera élevée et qu’il est « peu probable que le pétrole retrouve rapidement ses niveaux précédents ».
La semaine dernière, les tensions se sont intensifiées après que la Chine a resserré le contrôle sur ses exportations de terres rares, provoquant la réaction de Washington. Donald Trump a alors annoncé l’imposition de droits de douane de 100 % sur toutes les exportations chinoises vers les États-Unis à compter du 1er novembre, ainsi que de nouvelles restrictions sur les logiciels critiques.
Goldman Sachs estime que le scénario le plus probable serait un compromis entre les deux pays, permettant de prolonger ou suspendre l’escalade tarifaire. Néanmoins, les risques de nouvelles tensions restent présents, pouvant provoquer des fluctuations temporaires des prix du pétrole.
Malgré les tensions, les importations chinoises de pétrole brut ont augmenté de 3,9 % en glissement annuel en septembre, atteignant 11,5 millions de barils par jour. Les raffineries ont fonctionné à leur plus forte capacité de l’année, et les stocks de brut continuent de croître.
Au Moyen-Orient, Trump a récemment annoncé la fin de la guerre à Gaza et la libération imminente des otages israéliens et des prisonniers palestiniens, dans le cadre d’un cessez-le-feu fragile.
Si la hausse récente des prix traduit un regain de confiance sur le marché, l’incertitude persistante liée aux politiques tarifaires et aux tensions géopolitiques continue de maintenir l’énergie dans une zone d’instabilité.