Une nouvelle journée noir avec une attaque armée contre des manifestants pacifiques dans la capitale irakienne, qui a fait 23 morts selon le dernier décompte des victimes, ne les a pas empêchés de retourner dans la rue pour continuer d’exiger la réforme d’un système politique inefficace et corrompu.
Dimanche, l’agence de presse iraquienne a indiqué que le commandant des opérations de Bagdad, kais Al-Muhammadawi, avait été relevé de ses fonctions et que le général de division Abdul Hussein Al-Tamimi avait été nommé à sa place. L’agence n’a pas expliqué la raison de cette décision.
Pour sa part, l’agence de presse Anatolie a cité un officier du ministère de la Défense – qui a demandé à ne pas être nommé – avoir déclaré que la décision de renvoyer Muhammadawi s’inscrivait dans le contexte des événements survenus il y a deux jours sur la place al-Khilani, pour absorber la colère des manifestants et chercher à réduire le poids des critiques internationales.
Bagdad a connu une aube sanglante ce samedi. Un groupe non identifié d’hommes armés masqué sa fait irruption à bord de camionnettes dans les zones centrales de la capitale irakienne où des manifestants se réunissent depuis des semaines et ont ouvert le feu sur la foule. Au moins 23personnes, dont trois policiers, ont perdu la vie dans le nième épisode de violence qui laisse deux mois de manifestations.
Les agresseurs, en civil et dont l’affiliation est inconnue, ont pris d’assaut un immeuble occupé par des manifestants à proximité immédiate du pont Al Sinak. Les véhicules ont également réussi à accéder aux places d’Al khilani et Tahrir où se concentrent ceux qui, depuis le 1er octobre, demandent la chute du système politique formé après l’invasion américaine de l’Irak et la chute de Saddam Hussein.
Parmi les défunts, il y a Ahmed al Mhana, un photographe qui avait documenté les troubles politiques de ces dernières années dans le pays arabe. »
Les tirs sur le pont Al Sinak ont duré des heures, obligeant les manifestants qui campaient sur la place voisine à se réfugier dans les mosquées voisines. Des instantanés publiés tôt ce samedi montrent les conséquences de l’attaque entre tentes.
La nouvelle vague de violence après deux mois de manifestations au cours desquelles plus de 430 personnes sont mortes survient un jour seulement après qu’un coup de couteau massif a été enregistré dans les environs de la place Tahrir à Bagdad, auprès des militants de » Hachd al-Chaabi « ils entreront sur la place. Les manifestants ont représenté jusqu’à 15 attaques au couteau avant que les partisans des milices ne quittent le site.
Harcelé par l’indignation populaire et à la suite d’un massacre qui a fait 40 morts dans la ville de Nasiriyah, dans le sud du pays, le Premier ministre Adel Abdel Mahdi a remis sa démission la semaine dernière. Depuis lors, un Parlement atomisé cherche un successeur, une tâche complexe qui, par le passé, a nécessité des mois de négociations. Dans son sermon de vendredi, l’ayatollah Ali al Sistani, la plus haute autorité chiite du pays, a ajouté de la pression sur l’hémicycle après l’avoir exhorté à nommer un « premier ministre » dans le délai de 15 jours établi par la Constitution à partir duquel le La démission a été acceptée par les députés dimanche dernier.
Précisément, ce vendredi, les États-Unis ont mis sur liste noire trois chefs des milices chiites irakiennes pour leur participation à la répression des manifestations pacifiques et ont menacé de nouvelles sanctions.