Fadel Fiyashi, un journaliste tunisien, a déclaré que le Premier ministre désigné, Habib El-jemli, ne serait pas en mesure de former un gouvernement de talents qualifiés indépendant des partis.
Fiyashi a également déclaré que « s’il le peut et le fait, comment recevra-t-il le vote du Parlement sur ce gouvernement, qui est la composante de ces partis? On s’attend à ce que ces partis votent contre ce gouvernement et ne lui donnent pas confiance ».
Fiyashi a ajouté, qu’il y a des gens qui disent que la sortie d’Habib El-jemli de cette situation difficile se fera par le biais de son alliance avec Al-Nahda avec le parti « Cœur de la Tunisie » (Nabil Karoui), qui dispose d’une bonne majorité au Parlement pour faire passer ce gouvernement avec cent neuf voix.
Il a souligné que l’opposition à ce gouvernement sera très forte, ce qui lui fera obstacle à l’adoption de lois ou de décisions.
Le président tunisien Kaïs Saïed a chargé à la mi-octobre, un expert du domaine agricole, Habib El-jemli, de former un nouveau gouvernement dans un délai maximum de deux mois, après que le parti « Renaissance » avec une référence islamique a annoncé la candidature de ce dernier à la relève.
Le délai constitutionnel initial d’Habib El-jemli pour achever sa mission, qui a été prolongé d’un mois supplémentaire, n’a pas présumé une tâche difficile au milieu des appels à l’accélération, car s’il échouait dans ses fonctions, le président se verrait attribuer une autre personnalité indépendante.
Habib El-jemli, Premier ministre désigné en Tunisie, a déclaré, lundi 23 décembre lors d’une conférence de presse qu’il formerait un gouvernement d’indépendants qui ne représentent aucun parti politique.
« Je formerai un gouvernement de talents nationaux indépendant de tous les partis », a ajouté Habib El-jemli.
Le Mouvement de la Renaissance islamique a nommé Habib El-jemli au poste de Premier ministre le mois dernier après que le parti eut remporté la plupart des sièges parlementaires lors des élections d’octobre dernier.
La semaine dernière, Habib El-jemli a demandé au président Kaïs Saïed de lui donner plus de temps pour former le gouvernement.
Les élections ont abouti à un parlement divisé, aucun parti n’ayant remporté plus du quart des sièges, ce qui a rendu difficile la formation d’une coalition gouvernementale capable de gagner la confiance des parlementaires.
Plusieurs grands partis ont été exclus ou refusés de participer au prochain gouvernement s’il existe un autre parti en particulier ou s’il n’a pas obtenu certains portefeuilles ministériels.
« Je m’attends à ce que la formation du gouvernement soit terminée la semaine prochaine », a déclaré El-jemli à Reuters dans un entretien le mois dernier, mais il n’y est pas parvenu.
Depuis la révolution du jasmin de 2011, la Tunisie, qui a adopté un système démocratique, est confrontée depuis huit ans à des problèmes économiques qui menacent parfois de saper la transition politique.
Le prochain gouvernement est confronté à la tâche difficile de poursuivre les réformes économiques visant à combler son déficit budgétaire et à réduire la dette, comme l’exigent les prêteurs étrangers, tout en augmentant la croissance et en améliorant les services publics.