La Table ronde sur l’entrepreneuriat organisée à Alger, réunissant le vice-Premier ministre italien Antonio Tajani et le ministre d’État algérien Mohamed Arkab, avait tout pour séduire : des promesses d’investissements dans l’agriculture, le tourisme et l’énergie, portées par une rhétorique de partenariat stratégique. Pourtant, derrière les discours bien huilés, cette rencontre laisse un goût d’inachevé, plombée par des lacunes qui risquent de freiner son élan.
D’abord, le flou domine. Les déclarations, bien que généreuses en intentions, restent désespérément muettes sur les détails pratiques. Quels montants seront investis ? Quels projets précis verront le jour ? Ni les sites archéologiques romains vantés par Tajani, ni les « vastes chantiers » évoqués par Arkab ne s’accompagnent d’un plan clair. Cette absence de substance concrète laisse les observateurs sceptiques quant à la faisabilité des ambitions affichées, surtout dans un contexte où les annonces sans suivi sont légion.
Ensuite, la répétition lasse. Les interventions se chevauchent sans réelle progression : agriculture, tourisme, énergies renouvelables reviennent en boucle, comme une liste à cocher plutôt qu’une vision articulée. Cette énumération, alourdie par une mention systématique de secteurs variés – mines, communications, industries –, dilue l’impact du message et donne l’impression d’un catalogue sans priorités définies.
Enfin, le manque de contexte nuit à la portée de l’événement. Aucun effort n’est fait pour situer cette coopération dans une histoire plus large ou dans les enjeux actuels, qu’il s’agisse des besoins énergétiques de l’Italie ou des défis infrastructurels de l’Algérie. Cette approche aseptisée, presque trop lisse, prive le débat d’une profondeur qui aurait pu en faire un moment marquant. À trop vouloir célébrer, on oublie de convaincre. Sans précisions ni mise en perspective, cette Table ronde risque de n’être qu’un écho supplémentaire dans le concert des promesses non tenues.
