L’international algérien Yassine Benzia, aujourd’hui âgé de 30 ans, revient sur ses propos controversés de 2013 où il affichait son ambition de représenter l’équipe de France. Plus d’une décennie plus tard, il s’explique sur le contexte de cette déclaration et évoque ses tensions avec Djamel Belmadi, ancien sélectionneur des Fennecs.
Né en France de parents algériens et formé à l’Olympique Lyonnais, Benzia avait gravi les échelons dans les sélections jeunes de l’équipe de France. En 2013, il avait déclaré sur Canal+ vouloir poursuivre sa carrière internationale avec les Bleus, suscitant une vive polémique en Algérie.
Aujourd’hui, Benzia revient sur ses propos et affirme qu’ils reflétaient davantage une obligation qu’un choix personnel :
« Lors de cette interview, on m’a posé des questions sur mon avenir. J’avais été briefé au préalable. Dans le football, il y a parfois des impératifs politiques, et tu es amené à dire des choses que tu ne penses pas réellement », a-t-il expliqué lors d’un entretien avec le Youtubeur Colinterview.
Malgré les sollicitations répétées de Mohamed Raouraoua, alors président de la Fédération algérienne, Benzia a pris son temps avant de se décider. « Par respect, je voulais d’abord faire mes preuves avant d’intégrer l’équipe nationale. J’avais demandé à Raouraoua de me laisser effectuer une saison pleine en Ligue 1 avant d’en discuter », confie-t-il.
En 2016, sous la houlette de Christian Gourcuff, Benzia décide finalement de porter les couleurs de l’Algérie et se distingue dès sa première sélection en inscrivant un but face à l’Éthiopie.
Après une saison réussie au Qarabag FK, en Azerbaïdjan, Benzia avait exprimé son mécontentement de ne pas figurer dans les choix de Djamel Belmadi via une publication Instagram. Il avait alors comparé ses statistiques à celles des joueurs sélectionnés, une initiative qu’il regrette aujourd’hui :
« J’ai commis une grosse maladresse. Je me suis excusé auprès des joueurs concernés, car ce n’était pas mon intention de les viser. Je voulais juste rappeler que j’étais toujours présent », explique-t-il.
Malgré cet épisode, Benzia n’éprouve aucune animosité envers l’ancien sélectionneur des Fennecs, saluant même l’intérêt que celui-ci lui avait témoigné après un grave accident :
« J’espérais qu’il me donne une opportunité, mais je comprends que le championnat azéri ne soit pas très suivi. »
Cette mise au point de Yassine Benzia met en lumière les dilemmes auxquels sont confrontés les joueurs binationaux et les pressions inhérentes aux choix de carrière dans le football international. Un parcours riche en enseignements, entre ambitions personnelles et attentes collectives.