La Fédération espagnole de football (RFEF) a officiellement tourné une nouvelle page de son histoire en élisant Rafael Louzán à sa présidence pour la période 2024-2028. Toutefois, cette élection s’accompagne déjà de zones d’ombre, car le dirigeant, âgé de 57 ans, fait face à une condamnation pour détournement de fonds, une affaire qui reste en suspens devant le Tribunal suprême.
Président de la Fédération de Galice, Rafael Louzán a remporté l’élection face à Salvador Goma, président de la Fédération de Valence, par 90 voix contre 43 lors d’une assemblée générale tendue. Sa victoire intervient dans un contexte particulièrement délicat pour la RFEF, encore secouée par les scandales successifs qui ont entaché ses précédents dirigeants.
Déjà condamné à une interdiction d’exercer des fonctions publiques pour prévarication, Louzán attend désormais le verdict de son appel. Si le Tribunal suprême confirme sa condamnation, il deviendrait le quatrième président consécutif de la RFEF à quitter son poste en raison de problèmes judiciaires.
Cette élection marque une tentative de la fédération de tourner la page après une série de crises, notamment celle impliquant Luis Rubiales. L’ancien président avait été démis de ses fonctions en 2023 suite à l’affaire du « baiser forcé » sur la joueuse Jenni Hermoso lors de la victoire de l’Espagne au Mondial féminin. Ce scandale, qui avait suscité une indignation mondiale, a conduit Rubiales à un procès pour agression sexuelle, prévu en février 2025, avec des réquisitions de deux ans et demi de prison à son encontre.
Entre corruption, abus de pouvoir et crises institutionnelles, la RFEF est désormais confrontée à un défi colossal : restaurer sa crédibilité sur la scène nationale et internationale.
Alors que l’Espagne, forte de ses récents succès sportifs, s’apprête à disputer l’Euro 2024 avec l’ambition d’en sortir grande favorite, les turbulences internes de la fédération risquent d’éclipser ses performances sur le terrain. Avec un président potentiellement écarté en cours de mandat, la stabilité et la transparence de la RFEF demeurent des enjeux cruciaux pour l’avenir du football espagnol.
En choisissant Rafael Louzán, la fédération espère un nouveau souffle, mais le poids des affaires pourrait, une fois de plus, plomber ses ambitions.