Plusieurs stars de l’équipe nationale algérienne sont sur le point de changer de club cet été, suscitant l’intérêt des plus grandes écuries européennes. Le mercato s’annonce particulièrement animé pour ces joueurs, dont les performances remarquables attirent l’attention des recruteurs de clubs prestigieux. Parmi eux, Anis Hadj Moussa, milieu de terrain du Feyenoord Rotterdam, fait l’objet de nombreuses convoitises. Sa saison exceptionnelle aux Pays-Bas, marquée par une maîtrise du jeu et des passes décisives, a séduit Liverpool, Newcastle et Lille. Grâce à sa technique fine et son intelligence tactique, il pourrait franchir un cap décisif cet été, vraisemblablement en Premier League ou en Ligue 1.
Derrière Hadj Moussa, d’autres joueurs algériens brillent aussi hors des frontières Rayan Aït Nouri (Wolverhampton Wanderers) : Défenseur complet et polyvalent, capable d’évoluer en défense centrale ou sur le flanc gauche. Sa régularité en Premier League et sa maturité tactique ont tapé dans l’œil de Manchester City et Liverpool.
Mohamed Amoura (Wolfsburg) : Jeune attaquant prometteur en Bundesliga, il impressionne par sa vitesse et son sens du but. Il est lui aussi suivi de près par Liverpool et d’autres clubs européens de premier plan.
Ces succès individuels sont sources de fierté, mais ils mettent cruellement en lumière une réalité : ces joueurs n’ont atteint ce niveau qu’en quittant l’Algérie. Ils incarnent le potentiel d’un pays incapable d’offrir un environnement favorable à leur éclosion locale.
À l’opposé de l’éclat international, le football domestique est en décomposition avancée. Le championnat algérien, autrefois foyer de passion et d’espoir, se meurt dans l’indifférence.
Les infrastructures sportives sont le premier symptôme de cette faillite. Infrastructures délabrées : La majorité des stades sont en ruine La majorité des stades sont vétustes, mal entretenus, parfois dangereux pour les joueurs comme pour les supporters. Loin des standards internationaux, ces enceintes reflètent une époque révolue, figée dans les années 1980. Les pelouses en mauvais état nuisent à la qualité du jeu et découragent l’investissement des clubs dans la formation technique. Même les rares enceintes rénovées souffrent d’un manque d’entretien chronique, et leur gestion reste sujette à des logiques bureaucratiques inefficaces.
Le système de formation, quant à lui, est quasi inexistant. L’Algérie ne compte qu’un nombre très limité d’académies sérieuses et structurées, et la majorité des clubs professionnels ne possèdent aucun programme de détection ou de développement digne de ce nom. Résultat : les jeunes talents, livrés à eux-mêmes, n’ont souvent d’autre choix que de fuir vers l’étranger dès qu’une opportunité, même minime, se présente. Le pays laisse ainsi filer, sans transition, des pépites qu’il n’a ni accompagnées ni encadrées.
À cela s’ajoute une gestion des clubs catastrophique. La plupart des formations de Ligue 1 Mobilis fonctionnent sans plan directeur, gouvernées par des logiques claniques, des conflits d’intérêts et des luttes internes. Les dettes s’accumulent, les salaires sont versés en retard, et les décisions sportives sont souvent dictées par des considérations politiques ou personnelles. Aucun club ne peut espérer bâtir sur la durée dans un environnement aussi instable.
Enfin, l’absence de volonté politique aggrave cette déchéance. Endettement chronique, salaires impayés, décisions politiques et absence de professionnalisme minent les clubs de l’intérieur. Aucun projet durable ne voit le jour, et les dirigeants se succèdent sans réelle vision.
Les responsables du sport algérien se contentent de célébrer les succès à l’étranger sans jamais questionner la réalité du terrain local. Le ministère de la Jeunesse et des Sports brille par son inertie, tandis que la Fédération algérienne de football peine à imposer des réformes. Les discours changent, mais les pratiques restent inchangées.
L’Algérie continue de produire des joueurs de classe mondiale… mais ne les façonne pas chez elle. Elle célèbre ceux qui brillent ailleurs, tout en laissant pourrir le terreau qui devrait nourrir les générations futures. C’est là tout le drame d’un football schizophrène : fierté internationale, honte national