Rayan Cherki et Magnas Akliouche ont choisi la France malgré les efforts algériens
Le football algérien traverse une crise persistante liée à la question des joueurs à double nationalité. Depuis plusieurs décennies, la France et l’Algérie se disputent ces jeunes talents, souvent nés et formés en Europe. Malgré les efforts de la Fédération algérienne de football (FAF), les résultats restent insuffisants, et plusieurs stars choisissent le maillot bleu plutôt que vert et blanc.
Les cas récents de Rayan Cherki et Magnas Akliouche illustrent cette problématique. Cherki, né à Lyon en 2003 d’un père algérien et d’une mère d’origine algérienne, a grandi dans le système de formation de l’Olympique Lyonnais. Après un parcours brillant dans les équipes de jeunes françaises, il a intégré l’équipe senior et marqué son premier but lors de la demi-finale de la Ligue des Nations contre l’Espagne. Dans les médias, il a affirmé que « la Fédération algérienne ne m’a jamais contacté de manière officielle », alors que la France avait suivi sa carrière avec attention.
Akliouche, milieu de Monaco, a également choisi la France, justifiant sa décision par ses années passées dans les équipes de jeunes françaises et sa progression dans le football européen. Selon le journaliste algérien Ismail Amqran, cette situation reflète l’influence directe des clubs français, notamment l’Olympique Lyonnais, qui jouent un rôle actif pour orienter les joueurs binationaux vers la France, reproduisant des cas célèbres comme Karim Benzema ou Nabil Fekir.
L’influence des clubs étrangers n’est pas la seule explication. L’instabilité chronique de la FAF constitue un obstacle majeur. Les changements fréquents de dirigeants et de conseils d’administration ont freiné la mise en place d’une politique cohérente pour séduire les jeunes talents. Cette instabilité a coûté à l’Algérie de nombreuses opportunités, à l’exception de quelques réussites comme Riyad Mahrez, Islam Slimani ou Houssem Aouar, qui ont temporairement porté le maillot français avant de revenir défendre les couleurs nationales.
Pour l’Algérie, attirer ses jeunes talents d’origine européenne reste un défi stratégique majeur. La réussite passe par une communication efficace, une stabilité administrative durable et une relation de confiance avec les clubs européens. Sans ces éléments, le pays risque de continuer à voir ses meilleurs espoirs briller sous le maillot bleu plutôt que vert et blanc, accentuant une crise qui touche autant le football que l’identité sportive nationale.
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