En Égypte, deux généraux de l’armée sont morts en moins de 24 heures des suites du coronavirus. C’est ce que rapporte le journal local Youm 7, précisant que les décès ont été enregistrés entre le dimanche 22 et le lundi 23 mars. Les deux victimes sont Le Général Shafee Dawood, responsable des projets d’infrastructure à l’Autorité de l’ingénierie militaire et Général Khaled Shaltout, responsable de la gestion de l’eau, ont tous les deux participait à une opération de stérilisation effectuée dans tout le pays.
Le ministère de la Santé du Caire a déclaré que le nombre de morts dans l’État nord-africain est de 14 personnes. À ce jour, cependant, environ 327 ont été infectés, dont 56 guéris. Toutefois, selon une étude canadienne, citée par le Guardian et le New York Times, la « Égypte serait minimisait les nombres réels de l’épidémie. La recherche, menée par un groupe de spécialistes des maladies infectieuses de l’Université de Toronto, a calculé que, dans le pays d’Afrique du Nord, l’étendue réelle de l’infection serait de plus de 19 310 cas, un nombre beaucoup plus élevé que celui confirmé par les autorités.
Dans son article le Guardian a précisé que plus de 100 ressortissants étrangers qui ont visité l’Égypte de la mi-février à la mi-mars ont ensuite présenté des symptômes ou ont été testés positifs pour le coronavirus à leur retour. Les croisières sur le Nil seraient la principale source de propagation de l’épidémie. Le tourisme est une pierre angulaire de l’économie égyptienne et plusieurs sources ont souligné comment certains sites touristiques, tels que Louxor, sont restés ouverts même lorsque le pays avait commencé à interdire les grands rassemblements publics et les écoles fermées. Actuellement, l’armée égyptienne a également annoncé de nouvelles mesures, notamment l’utilisation du département des armes chimiques comme banc d’essai, mais les observateurs craignent que des mesures d’urgence ne soient lancées trop tard. Les journalistes du Guardian ont ensuite signalé des tests trop limités, des statistiques d’infection incomplètes et des poursuites potentielles contre quiconque « répandrait de fausses nouvelles » sur la maladie. Enfin, ils ont cité le cas d’une femme taïwanaise à bord de la croisière Asara qui, pour l’Égypte, aurait été à l’origine de la première grande contagion dans le pays. Selon le Taiwan Center for Disease Control, cité par le journal britannique, les analyses de la femme ont plutôt montré que la souche contractée avait été prise en Égypte, précisément à Louxor.
Le gouvernement égyptien a pour sa part démenti les allégations de la presse étrangère et dénoncé les journalistes du Guardian et du New York Times pour » mauvaise information ». Dans un long communiqué, le président égyptien Al -Sisi a déclaré que l’étude canadienne citée par les deux journaux contenait « des chiffres et des estimations incorrects » et que les journalistes « délibérément trompaient sur une affaire très grave ». L’agence a ensuite déclaré que l’Égypte est coopérative et transparente dans ses rapports, transmis à l’Organisation mondiale de la santé (OMS). Enfin, Al-SISI a demandé la révocation du crédit à Ruth Michaelson, correspondante du Guardian résidant au Caire, et a menacé de fermer le journal de la capitale égyptienne.