New York / Genève, 10–11 juillet 2025 – L’Organisation des Nations unies (ONU) a fermement condamné les sanctions imposées par les États-Unis contre Francesca Albanese, Rapporteure spéciale sur la situation des droits humains dans les territoires palestiniens occupés. Cette mesure, perçue comme une attaque contre l’indépendance des mécanismes onusiens, suscite une vague d’indignation internationale.
Le 9 juillet, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a annoncé des sanctions contre Francesca Albanese, accusée de mener une « guerre juridique » contre des responsables américains et israéliens via la Cour pénale internationale (CPI). Bien que les détails restent partiels, ces mesures incluent un gel des avoirs et une interdiction d’entrée sur le territoire américain. Cette décision fait suite au rapport d’Albanese, intitulé « De l’économie d’occupation à l’économie de génocide », publié début juillet. Ce document dénonce l’implication de plus de 60 entreprises, dont plusieurs américaines, dans les activités économiques liées à l’offensive israélienne à Gaza, et appelle à des sanctions internationales.
L’ONU a réagi avec vigueur. Le Haut-Commissaire aux droits de l’homme, Volker Türk, a exigé la levée immédiate des sanctions, plaidant pour le dialogue plutôt que des mesures punitives. « Sanctionner un rapporteur spécial est un précédent dangereux », a déclaré Stéphane Dujarric, porte-parole du Secrétaire général, soulignant l’indépendance des rapporteurs, qui ne relèvent pas de l’exécutif onusien. Jürg Lauber, président du Conseil des droits de l’homme, a quant à lui dénoncé toute forme de représailles contre ces experts, essentiels à la surveillance des droits humains.
Francesca Albanese, juriste italienne, s’est dite inébranlable. Qualifiant les sanctions de « techniques d’intimidation mafieuse », elle a rejeté les accusations d’antisémitisme ou de soutien au terrorisme, réaffirmant son engagement pour la justice et le droit international. « Je suis fière de défendre les droits des victimes, dans la lignée des juristes courageux », a-t-elle déclaré.
Des organisations comme Amnesty International et Human Rights Watch ont dénoncé une tentative de museler une voix clé de la justice internationale. « Sanctionner un rapporteur spécial, c’est saper la légitimité du Conseil des droits de l’homme », a averti Amnesty. Liz Evenson, de HRW, a qualifié la mesure d’attaque contre un acteur essentiel du système onusien.
Face à cette crise sans précédent, l’ONU appelle les États membres à respecter les mécanismes internationaux, même en cas de désaccords.