Le ministre d’État aux Affaires étrangères des Émirats arabes unis (EAU), Anwar Gargash, a déclaré que la réunion du 11 mai sur la Libye avait envoyé un « message diplomatique équilibré ».
Le communiqué est intervenu mardi 12 mai et fait référence à la réunion avec l’Égypte, la Grèce, la France et Chypre, tenue à l’initiative du Caire, dans le but d’examiner les situations de crise dans la région de la Méditerranée orientale, y compris celle de la Libye. En particulier, selon le ministre des Émirats, la réunion et la déclaration conjointe qui en a résulté ont mis en évidence le rôle des pays susmentionnés dans le panorama libyen et les efforts qu’ils ont déployés pour promouvoir la stabilité et le respect du droit international. Ce dernier, a-t-on dit, a priorité sur les « lois de la jungle ».
Dans un communiqué publié à l’issue de la réunion, les ministres des Affaires étrangères des cinq pays réunis ont souligné l’importance stratégique du renforcement et de l’intensification des consultations au niveau politique, saluant les résultats obtenus avec la réunion du Caire du 8 janvier 2020. Cependant, des inquiétudes ont également été exprimées au sujet de l’escalade actuelle dans les territoires libyens et des mouvements « provocateurs » continus en Méditerranée orientale. À cet égard, la Turquie a été accusée d’avoir mené des activités d’exploration définies comme « illégales » dans les zones maritimes de Chypre, ainsi que d’avoir violé l’espace aérien grec, en survolant sans autorisation des zones résidentielles et des eaux territoriales.
L’Égypte, la France et les Émirats ont été à plusieurs reprises considérés comme les principaux partisans du général en charge de l’Armée nationale libyenne (LNA), Khalifa Haftar, dans le cadre de l’opération contre la capitale Tripoli, grâce à la fourniture de véhicules et d’armes de guerre aérienne de haute qualité. Dans le même temps, Abu Dhabi, avec Paris et Le Caire, fait partie des 6 pays signataires d’une déclaration commune, publiée le 16 juillet 2019, qui demandait la fin immédiate du conflit en Libye et la cessation des hostilités à Tripoli, condamnant toute tentative des groupes terroristes de profiter du vide du pouvoir dans le pays pour prolonger les combats. De plus, les Émirats arabes unis, la Jordanie et la Turquie, le 9 décembre, figuraient parmi les principaux pays exportateurs d’armes vers la Libye,
Concernant le soutien militaire émirati en Libye, la nouvelle a été rapportée le 10 avril qu’Abou Dhabi avait conclu un contrat avec Israël qui prévoit la fourniture d’un système de défense aérienne sophistiqué, destiné à l’armée nationale libyenne. Les EAU ont également financé, en février 2020, un contrat entre la Jordanie et la LNA, pour la fourniture de 6 drones CH 4, livrés à l’armée Haftar fin mars. Ceux-ci avaient été précédemment achetés par la Chine, au profit de l’armée de l’air jordanienne, mais, après avoir obtenu l’autorisation de Pékin, ils ont été dirigés vers la Libye, par l’ingérence des Émirats. L’arsenal de Haftar voit également la présence de systèmes de défense aérienne Pantsir-S1, fourni par Abu Dhabi. Ceux-ci sont composés de missiles sol-air à courte et moyenne portée et d’artillerie antiaérienne, dans le but de garantir la défense aérienne aux positions civiles et militaires contre les missiles de croisière, les drones, les hélicoptères, les munitions de précision, les avions et les hélicoptères, ainsi que contre d’autres types de menaces terrestres.