Hisham al-Hashimi était l’un des principaux analystes des groupes armés et du djihadisme, conseiller des organisations internationales et des politiciens locaux. Il a été abattu devant sa maison dans la capitale irakienne.
L’irakien Hisham al-Hashimi, spécialiste des mouvements djihadistes, dont le groupe État islamique (EI), a été tué lundi soir près de son domicile à Bagdad, a indiqué un haut responsable du ministère de l’Intérieur. Les assaillants ont conduit des motos et ont poursuivi l’analyste jusqu’à son domicile, situé dans la région de Zizna, à l’est de la capitale irakienne, et ont ouvert le feu sur l’homme de 47 ans, a expliqué un porte-parole du ministère de l’Intérieur, le colonel Mahmoud Abou Ali.
Hisham al-Hashimi, père d’une famille âgé d’environ 40 ans, est apparu quotidiennement dans les médias locaux ou internationaux pour commenter des événements. Il a également été consulté par divers ministères irakiens des Affaires étrangères et personnalités politiques.
Hisham al-Hashimi, cependant, « est décédé à l’hôpital », a déclaré le général Saad Maan, directeur de la communication du ministère de l’Intérieur.
Hashimi avait clairement pris position en faveur de la révolte populaire lancée en octobre dernier, qui appelait à une réforme totale du système politique irakien et dénonçait l’ingérence iranienne en Irak.
La source a ajouté que la police avait transféré le corps à l’hôpital Ibn al Nafis, dans le centre-ville.
Le Premier ministre irakien Mustafa al Kazemi a condamné le crime et a promis de poursuivre ses auteurs afin que des « sanctions équitables » puissent leur être infligées, tout en assurant qu’il ne permettrait pas « aux meurtres de retourner sur la scène irakienne », a rapporté son sur Twitter.
Dans ce sens, la chef de la mission des Nations Unies pour l’Irak (MANUI), Jeanine Hennis-Plasschaert, a fermement condamné cet « acte ignoble de lâcheté », a adressé ses condoléances aux familles de la victime et a demandé au gouvernement « d’identifier rapidement »Aux coupables et traduisez-les en justice.
Al Hashemi, l’auteur de trois livres sur l’extrémisme et le groupe djihadiste Islamic State (ISIS), a travaillé pour le Center for Global Policy investigator centres, basé aux États-Unis, et le Iraq Advisory Council, et a été conseiller de l’équipe de réconciliation National au bureau du Premier ministre, du président du Parlement et de la mission des Nations Unies dans le pays.
Quelques semaines avant sa mort, Al Hashemi avait déclaré à des personnes de confiance qu’il craignait une attaque des Forces de mobilisation populaire (Hashd al-Shaabi), milices irakiennes financées par l’Iran, dont l’influence a pris de l’ampleur ces dernières années. Il avait même envisagé de s’installer dans la ville d’Erbil, dans le nord du pays, au sein d’une région kurde semi-autonome où les groupes armés fidèles à Téhéran sont peu présents.
Al Hashemi s’était consacré ces derniers temps précisément à l’étude critique de la croissance de ces milices, qui ont joué un rôle dans les combats contre l’État islamique mais qui sont maintenant devenues un puissant groupe armé dans le pays.
Les assassinats ciblés sont relativement courants en Irak, et bien qu’ils se soient apaisés ces derniers mois, ils se sont intensifiés au milieu des manifestations qui ont éclaté en octobre dernier dans diverses régions du pays, réclamant davantage de services de base et moins de corruption.
Dans ce contexte, plusieurs militants ont été assassinés et ont étendu la liste de milliers de morts, dans certains cas aux mains de milices inconnues.
Ces derniers mois, l’Iraq a intensifié ses opérations contre les restes de l’État islamique à la frontière syrienne et dans le nord et le centre du pays, où, selon un récent rapport du Global Policy Center, environ 4 000 terroristes restent actifs et d’autres 8 000 en cellules dormantes.
En décembre 2017, le gouvernement a déclaré sa victoire sur l’État islamique, mais le groupe djihadiste est toujours très actif dans diverses parties de l’ouest et du nord-ouest du pays.