Les prix du pétrole augmentent les bénéfices. À la fin de la semaine de négociation, le prix du pétrole brut a continué d’augmenter. Le passage de l’ouragan Sally aux États-Unis, les sites pétroliers en Libye occupés par les milices de Haftar et la reprise de la demande de brut de plus en plus ralentie ont soutenu les prix, mais la hausse du pétrole n’est peut-être pas destinée à durer. Vendredi 18 septembre 2020 est la Troisième journée consécutive de hausse du prix du pétrole, qui franchit à nouveau le plafond de 40 dollars le baril, sous lequel il évolue depuis début septembre.
Une série de facteurs, même purement climatiques, expliquent les dernières augmentations – comme le passage de l’ouragan Sally dans le golfe des États-Unis, qui a provoqué la fermeture d’environ 25% des sites miniers américains.
En effet, lors de la rencontre de jeudi, les membres de l’organisation des principaux exportateurs de pétrole, l’Arabie saoudite en tête, ont appelé à l’ordre les moins enthousiastes quant à la directive avec laquelle, à partir d’août, l’extraction de pétrole brut devrait diminuer de 5,5 millions barils par jour – ils auront jusqu’en décembre de cette année pour revenir aux valeurs établies en avril dernier, Mais surtout, ils ont réussi à obtenir des membres de l’OPEP, ou du moins les plus fidèles aux réductions de production en pleine crise pétrolière.
C’est ainsi qu’hier le prix du pétrole a observé une hausse entre 3,54% (le WTI) et 2,32% (le Brent), alors que le danger aux États-Unis a cessé de ramener la production à pleine capacité.
D’un autre côté, les analystes commencent à entrevoir des ombres de plus en plus menaçantes pour le prix du pétrole brut. Ce ne sont plus seulement les niveaux de production qui inquiètent les analystes – mais aussi le niveau de la demande: qui, selon les derniers rapports, observera une reprise particulièrement lente et ne reviendra pas aux niveaux d’avant la crise avant 2022.
Même Alexander Novak, le ministre russe de l’Énergie, a reconnu que la demande de pétrole, qui devrait (selon les autorités russes) se redresser d’ici le deuxième trimestre 2021, a cependant légèrement ralenti ces dernières semaines.
Pour le moment, ce sur quoi l’OPEP + (dans sa composition étendue à ses alliés, tout d’abord la Russie et le Kazakhstan) peut se concentrer, c’est le suivi des stocks mondiaux, porté par des baisses précises de la production qui, depuis avril, ont réduit la quantité de pétrole brut extraits de 9,7 millions de barils par jour jusqu’en août, puis chutent à 5,5 millions de barils par jour – les coupes s’allongeront au moins jusqu’en 2021.
Depuis l’introduction des baisses, le prix du pétrole brut a augmenté d’environ 90% pour le Brent, tandis que celui des États-Unis West Texas Intermediate (dont la valeur, au moment de la guerre des prix entre l’Arabie saoudite et la Russie, coïncidait avec la crise survenue depuis la pandémie de coronavirus, il était passé sous zéro).
Entre-temps, la situation politique en Libye se réchauffe à nouveau: Fayez al-Sarraj, chef du (gouvernement d’accord national de plus en plus faible, soutenu par les Nations Unies), doit en fait faire face aux principaux sites d’extraction de Pétrole libyen occupé par les forces militaires, du général Khalifa Haftar, dont l’armée a effectivement bloqué en janvier les exportations libyennes de pétrole – principale ressource du pays.
Depuis le début de l’année, la production de pétrole en Libye est passée de 1,2 million de barils par jour à seulement 100 000 barils. Ces dernières semaines, les deux factions (et les forces alliées liées: du côté de Tripoli, des Nations Unies, de la Turquie, de l’Union européenne, de l’Italie; de celle de Tobrouk, de l’Égypte, des Émirats arabes unis, de la Russie et de la France, entre autres) ont tenté de parvenir à un accord pour restaurer les sorties de pétrole brut, qui, cependant, se sont avérées être rien.