Le 19 août 2025, le ministre algérien de l’Énergie, des Mines et des Énergies Renouvelables, Mohamed Arkab, a reçu le secrétaire général du Forum des pays exportateurs de gaz (GECF), Mohamed Hamel, au siège du ministère à Alger. La rencontre, en présence des cadres du ministère, a débuté par des condoléances formelles de M. Hamel à l’Algérie suite à l’accident tragique de l’Oued El Harrach, exprimant sa solidarité avec les familles des victimes et ses vœux de prompt rétablissement aux blessés.
Au-delà de ce geste protocolaire, la réunion a été l’occasion pour Arkab et Hamel de passer en revue la contribution de l’Algérie aux activités du GECF et de souligner l’importance stratégique de cette organisation pour la coordination des efforts entre les pays exportateurs de gaz. Les discussions ont porté sur l’évolution des marchés mondiaux, l’intensification de la concertation et des échanges d’expertises afin d’assurer la stabilité des marchés et de soutenir les investissements répondant à la demande croissante en gaz naturel.
Mohamed Arkab a réaffirmé « l’engagement de l’Algérie à continuer de travailler aux côtés des États membres du GECF et à promouvoir les démarches pour une transition énergétique équitable et équilibrée, tout en préservant le rôle central du gaz naturel dans le soutien à la croissance économique et au développement durable ». De son côté, M. Hamel s’est félicité du niveau de coopération avec l’Algérie et a salué la contribution continue du pays au renforcement du GECF, qui suscite un intérêt croissant de nouveaux membres potentiels.
Pourtant, derrière ce discours volontariste se cachent d’importantes contraintes structurelles et une réalité énergétique préoccupante. La production d’énergies renouvelables reste marginale, plafonnant à seulement 686 MW, soit à peine 3 % du mix national, alors que l’Algérie dispose d’un des potentiels solaires les plus élevés au monde. Les objectifs ambitieux de 15 000 MW d’ici 2035 apparaissent, pour l’instant, hors de portée, les avancées concrètes demeurant très limitées.
La coopération avec le GECF, bien que présentée comme un levier stratégique de coordination internationale, ne peut occulter les obstacles endogènes qui freinent le secteur énergétique algérien : bureaucratie pesante, lenteurs dans l’aval des projets, instabilité du cadre réglementaire et déficit d’attractivité pour les investisseurs étrangers. Les initiatives emblématiques, telles que l’hydrogène vert ou l’exploitation du gaz de schiste, butent sur des coûts prohibitifs et des incertitudes géopolitiques, amplifiées par la concurrence croissante sur les marchés européens.
Par ailleurs, la posture « active et responsable » revendiquée par l’Algérie demeure précaire. Des alliances stratégiques ambivalentes, notamment avec la Russie au sein de l’OPEP+, combinées à des infrastructures énergétiques vieillissantes, compromettent la capacité du pays à s’affirmer comme acteur central de la transition énergétique mondiale. Sans réformes structurelles ambitieuses et un sursaut stratégique immédiat, l’Algérie risque de se cantonner à un rôle de spectatrice, au détriment de sa crédibilité économique et géopolitique.
En définitive, si cette rencontre avec le GECF contribue à projeter l’image d’une Algérie proactive et engagée, les faits démontrent que le pays peine à concrétiser cette ambition. La dépendance persistante aux hydrocarbures, le retard dans le développement des énergies renouvelables et les fragilités institutionnelles constituent autant de défis à surmonter pour que les discours officiels transcendent le stade des simples déclarations symboliques.