Le président libanais, Michel Aoun, a reporté d’une semaine le début des consultations pour la nomination d’un nouveau Premier ministre. Dans l’intervalle, la population est descendue dans la rue pour demander de l’aide face à une détérioration continue des conditions de vie.
Le chef de l’État libanais avait fixé la date de début du cycle de pourparlers avec les membres des blocs parlementaires et les représentants indépendants pour le 15 octobre, afin que chacun d’eux puisse désigner son propre candidat à la Présidence du gouvernement de Beyrouth. À la demande des partis politiques eux-mêmes, Aoun a décidé de reporter le début des consultations, qui se tiendront vraisemblablement au 22 octobre prochain. De son côté, le président du Parlement, ainsi que le chef du parti chiite Amal, Nabih Berri, ont manifesté leur opposition à la décision d’Aoun, tandis que l’ancien premier ministre, Saad Hariri, semble avoir de plus en plus de mal à convaincre les acteurs politiques libanais de s’engager à compléter la feuille de route dite française.
Le pays souffre d’une impasse politique persistante, liée à une crise économique et financière croissante. Cette situation a poussé la France à intervenir, offrant son soutien en échange, cependant, d’une équipe exécutive non partie, indépendante et composée de spécialistes capables de développer les mesures dont le pays a besoin. Dans le même temps, la directrice opérationnelle du Fonds monétaire international (FMI), Kristalina Gueorguieva, dans ses dernières déclarations du 14 octobre, a déclaré que le Liban connaît une situation économique « catastrophique » en raison d’un manque de « volonté politique ». Malgré cela, votre institution est toujours disposée à apporter son aide, mais elle a besoin d’un partenaire véritablement disposé à s’engager. En outre, il est nécessaire de procéder à un audit des comptes des institutions financières,
Dans ce contexte, des milliers de citoyens ont afflué dans les rues libanaises, le 14 octobre, pour protester contre la détérioration des conditions économiques et pour rejeter la décision du gouvernement de supprimer les subventions sur les produits essentiels. Tout au long de la journée, plusieurs villes du pays ont été témoins de mouvements de protestation, répondant à un appel du Syndicat général du travail. La Banque centrale, également connue sous le nom de Banque du Liban, serait encline à annuler les subventions accordées pour les produits de première nécessité importés de l’étranger, notamment le carburant, le pain et les médicaments. La mesure découle d’une réduction des réserves de change, fournies par la Banque centrale aux importateurs de ces produits. L’institution, en particulier, accorde des crédits aux importateurs au taux officiel du dollar, égal à environ 1515 livres libanaises.
Un tableau similaire met à rude épreuve la patience de la population libanaise, faisant craindre une nouvelle grande vague de manifestations, similaire à celle entreprise le 17 octobre 2019, qui avait conduit à la démission de l’ancien Premier ministre, Saad Hariri, aggravant une crise politique et économique et social toujours non résolu.