Les prix du pétrole ont rebondi ce mercredi, portés par les nouvelles menaces du président américain Donald Trump à l’encontre des pays achetant du pétrole russe, notamment l’Inde, et par les craintes persistantes de perturbations de l’offre mondiale.
Les contrats à terme sur le Brent ont grimpé de 0,7 % à 68,12 dollars le baril, tandis que le WTI américain a progressé à 65,59 dollars, après avoir atteint mardi leur plus bas niveau en cinq semaines. Cette hausse fait suite à une série de pertes alimentées par les prévisions de surproduction de l’OPEP+.
Trump a annoncé vouloir hausser les droits de douane sur les produits indiens si New Delhi ne cessait pas ses achats de pétrole russe. L’Inde a vivement réagi, qualifiant ces menaces d’« injustifiées » et affirmant qu’elle défendrait ses intérêts économiques stratégiques.
« Si l’Inde réduit ses importations de brut russe, cela pourrait entraîner un resserrement de l’offre, bien que le scénario reste incertain », a commenté Yuki Takashima, économiste chez Nomura Securities.
Les tensions commerciales viennent s’ajouter à la décision récente de l’OPEP+ d’augmenter sa production de 547 000 barils/jour en septembre, après plusieurs années de restrictions. Le cartel, qui représente près de la moitié de la production mondiale, tente de regagner des parts de marché sans déstabiliser les prix.
Les analystes pointent une contradiction dans la stratégie américaine. Alors que Trump milite depuis son retour pour une énergie bon marché, sa politique agressive vis-à-vis des importateurs de pétrole russe risque paradoxalement de faire flamber les prix, affaiblissant ainsi la demande et alimentant l’inflation mondiale.
« Si la Russie perd l’un de ses plus gros clients – l’Inde – cela pourrait déséquilibrer le marché, mais cela dépendra de la rapidité avec laquelle d’autres pays se positionnent », note Arne Lohmann Rasmussen, de Global Risk Management.
Les stocks de brut américains ont chuté de 4,2 millions de barils la semaine dernière, selon l’API, un chiffre bien supérieur aux prévisions. Ce recul contribue également à soutenir les prix. Les chiffres officiels de l’EIA sont attendus ce mercredi.
Enfin, la perspective d’un ralentissement de la demande mondiale au quatrième trimestre, alimentée par les incertitudes économiques et une potentielle accumulation des stocks, pourrait contrecarrer l’effet haussier de la crise géopolitique actuelle.