Le président yéménite, Abdrabbo Mansour Hadi, a déclaré qu’il était prêt à accepter le nouveau gouvernement, mais seulement après avoir mis en œuvre les dispositions militaires de l’accord de Riyad.
Il s’agit de l’accord signé le 5 novembre 2019 sous l’égide de l’Arabie saoudite, avec lequel les tensions entre les forces gouvernementales et les groupes séparatistes, représentés par le Conseil de transition sud (CTS), avaient été interrompues, au mois d’Août de la même année. Cet accord prévoit la formation d’un nouveau gouvernement également réparti entre les deux composantes. L’équipe ne devrait pas comprendre plus de 24 ministères, dont 12 pour le Nord et 12 autres pour le Sud. Des représentants du Conseil de transition du Sud se verront attribuer au moins six ministères, sur les douze au total pour le Sud.
Les consultations, dirigées par le Premier ministre Moein Abdul Malik, sont toujours en cours. Cependant, alors que les groupes séparatistes insistent pour conclure la formation de la nouvelle équipe gouvernementale le plus rapidement possible, le président Hadi, selon des sources d’al-Jazeera, n’est pas disposé à continuer sans recevoir au préalable des garanties du STC sur le application de la « partie militaire » de l’accord. Parmi les clauses stipulées, les forces séparatistes doivent abandonner les postes précédemment occupés à Aden, la capitale provisoire du pays, Abyan et Shabwa, en transférant également les armes en leur possession. LAEn outre, les forces armées du Sud seront placées sous le contrôle du gouvernement, et les forces militaires et de sécurité des deux côtés seront réunies et incluses dans les ministères de l’Intérieur et de la Défense du gouvernement central.
Pendant ce temps, le président yéménite, résidant toujours à Riyad, a rencontré le 25 novembre le vice-ministre de la Défense d’Arabie saoudite, le prince Khaled bin Salman, pour discuter des derniers développements dans l’arène yéménite et des moyens d’accélérer la mise en œuvre de l’Accord de Riyad. De son côté, le vice-ministre saoudien a exprimé la détermination de son pays à poursuivre l’application de l’accord du 5 novembre 2019, dans le but ultime de promouvoir la paix et la stabilité au Yémen et dans la région.
En réalité, déjà après le cessez-le-feu qui avait mis fin aux tensions apparues le 29 avril 2020, le gouvernement central yéménite et les groupes séparatistes, le 29 juillet, se sont engagés dans un cycle de négociations visant à former un nouvel exécutif qui représenter adéquatement les deux parties. Dans ce cas, Riyad a proposé un mécanisme visant à accélérer la mise en œuvre de l’accord, basé sur les clauses établies en novembre 2019. Parmi celles-ci, le cessez-le-feu, le retrait des forces séparatistes des positions dans le Sud, la nomination un gouverneur et un directeur de la sécurité à Aden et la formation d’une équipe gouvernementale. Cela aurait dû être fait dans les 90 jours, mais la date limite semble avoir été manquée.
Le 1er novembre, le président Hadi a réitéré l’importance de la mise en œuvre de l’Accord de Riyad et d’unir ses efforts pour atteindre l’objectif de la nation tout entière, à savoir freiner «le projet iranien au Yémen». Selon le président, l’accord de Riyad est un point de départ fondamental pour amener la trêve dans le pays, pour restaurer les institutions étatiques et combattre les rebelles chiites houthis. Or, la situation dans le pays reste « critique » et les forces yéménites sont toujours engagées dans la lutte contre « les milices iraniennes houthies ». Ces derniers, continuent de représenter une menace, étant donné le développement continu des capacités et des outils visant à « détruire le pays et la population yéménite ».