Selon une étude publiée le mardi 13 août dernier dans la revue Journal of the American Medical Association, respirer de l’air pollué aurait les mêmes effets sur la santé que fumer un paquet de cigarettes par jour.
Ce travail est le premier à avoir étudié sur le long terme le rôle des différents polluants atmosphériques par rapport à l’apparition d’un emphysème au niveau des poumons.
Les données utilisées lors du travail de recherche proviennent d’une précédente étude intitulée Multi-Ethnic Study of Atherosclerosis. Elles sont constituées de plus de 15 000 CT-scans de cœurs et de poumons, ainsi que de résultats de tests des poumons. Un groupe de 7 071 adultes âgés de 45 à 84 ans de six communautés des États-Unis a pris part à l’étude entre 2000 et 2018. La particularité des échantillons utilisés vient du fait que ceux-ci englobent une large variété de villes comme New York, Chicago et Los Angeles, ainsi que différentes ethnicités.
Les résultats ont montré que la pollution de l’air peut sérieusement endommager les poumons.
Des résultats assez inattendus
La majorité des villes incluses dans le travail de recherche ont vu leur niveau de pollution de l’air diminuer, du moins en ce qui concerne les particules, le carbone ou encore l’oxyde d’azote. Le niveau d’ozone, quant à lui, a augmenté avec un taux annuel compris entre 10 et 25 parties par milliard. Selon les normes de l’Agence de Protection de l’Environnement, des niveaux en dessous de 100 parties par milliard ne présenteraient aucun risque pour la santé. Cependant, les résultats de cette dernière étude ont clairement montré qu’une exposition à long terme à de bas niveaux de polluants peut aussi être un danger pour la santé publique.
Ainsi, les personnes exposées à juste 3 parties par milliard ou plus d’ozone pendant une durée de 10 ans présentent le même risque de contracter un emphysème qu’une personne qui fume un paquet par jour depuis 29 ans. D’après les chercheurs, une chaleur extrême peut faire augmenter la quantité d’ozone au niveau du sol. Le réchauffement climatique risque ainsi de faire grimper le taux de ce polluant dans l’air.
Certaines communautés plus touchées que d’autres
Si le risque de maladie au niveau du système respiratoire dépend du taux de polluants dans l’air, on peut dire qu’il y a des communautés plus touchées que d’autres. Des études ont en effet montré que les communautés à faible revenu et celles composées de personnes de couleur sont plus susceptibles de vivre dans des endroits avec un plus haut niveau de pollution.
Il était déjà connu que la pollution de l’atmosphère pouvait causer des problèmes cardiaques et d’autres maladies des poumons. Avec les résultats de cette récente étude, on sait maintenant qu’il y a aussi un risque de contracter un emphysème, une maladie qui accélère le vieillissement des poumons.