En dépit de la perte de sa majorité relative à l’Assemblée nationale après les législatives anticipées, le camp présidentiel d’Emmanuel Macron a réussi à conserver un contrôle stratégique sur six des huit commissions parlementaires, un atout important pour la suite de la législature. Cette configuration pourrait jouer un rôle clé dans la navigation à travers les défis politiques à venir.
Le jour précédent, Yaël Braun-Pivet, membre du mouvement Renaissance, a été réélue présidente de l’Assemblée nationale, marquant une victoire symbolique pour le camp macroniste. Toutefois, la récente répartition des sièges a fragmenté l’Assemblée en trois blocs principaux : la gauche, le centre et l’extrême droite, aucun d’eux ne disposant de la majorité absolue.
La commission des Finances, essentielle pour les questions budgétaires, reste sous la présidence d’Éric Coquerel, du Nouveau Front populaire (NFP), une coalition de gauche comprenant la France insoumise, les socialistes, les communistes et les écologistes. Cette coalition, bien que majoritaire avec 193 députés sur 577, peine à se mettre d’accord sur la nomination d’un Premier ministre. Éric Coquerel a annoncé qu’il démissionnerait si Emmanuel Macron nommait un Premier ministre du NFP, illustrant la tension au sein de cette coalition.
Le climat politique actuel, marqué par une absence de majorité absolue, oblige à la recherche d’alliances, mais le Rassemblement national (RN) a été exclu des discussions. Le député RN Jean-Philippe Tanguy a dénoncé les accords entre macronistes et la Droite républicaine comme un « pacte de corruption ». Ce pacte a facilité la reconduction de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée. Le RN a également été écarté lors de l’élection du bureau de l’Assemblée nationale, renforçant son isolement.
Le NFP a réussi à obtenir neuf des douze postes de secrétaires de l’Assemblée, assurant ainsi une majorité dans cette instance clé pour les sanctions contre les députés. En contraste, il y a deux ans, le camp présidentiel avait accordé deux vice-présidences au RN dans un souci de représentation équitable, une approche qui a changé cette fois-ci avec l’exclusion du RN et de La France insoumise (LFI) des votes importants.
Le Premier ministre démissionnaire Gabriel Attal, à la tête du groupe Ensemble pour la République (EPR), a opté pour une stratégie qui exclut à la fois le RN et LFI des négociations et des votes, rendant plus complexe la formation d’un gouvernement stable. La France reste actuellement sous un gouvernement démissionnaire, s’occupant des affaires courantes, tandis que la configuration actuelle de l’Assemblée laisse présager des négociations difficiles pour établir une majorité de gouvernement viable.
Cette situation souligne les défis auxquels est confrontée la France dans la création d’une majorité stable, avec une Assemblée nationale fragmentée et des alliances politiques incertaines. Le contrôle des commissions par le camp présidentiel pourrait toutefois jouer un rôle déterminant dans l’orientation des politiques à venir et la gestion des priorités législatives.