Le président mauritanien Mohamed Ould Cheikh Ghazouani a prêté serment le 1er août 2024 pour un second mandat de cinq ans, en promettant une « lutte sans merci contre la mauvaise gestion et la corruption ». Ce discours, prononcé lors d’une cérémonie à Nouakchott en présence de plusieurs délégations étrangères, marque une étape cruciale dans son engagement à adresser des problématiques endémiques en Mauritanie.
Dans son discours d’investiture, Ghazouani a souligné que la lutte contre la corruption ne sera pas l’affaire d’une seule entité mais un effort collectif impliquant l’administration, la justice, la société civile et la presse. Cette approche multidimensionnelle, axée sur la collaboration, vise à surmonter les résistances internes et à créer un climat de transparence et d’intégrité.
Le président a remporté l’élection présidentielle du 30 juin avec 56,12% des voix, devant l’opposant historique Biram Dah Abeid et le candidat islamiste Hamadi Ould Sidi El Mokhtar. Ce résultat, marqué par une victoire dès le premier tour, reflète une large reconnaissance de son mandat, mais aussi un fort désir de réforme. Le soutien populaire pour Ghazouani est apparent, mais la réussite de son mandat dépendra de sa capacité à traduire ses promesses en actions concrètes.
Ghazouani, un militaire de carrière âgé de 67 ans, entame son second mandat dans un contexte de relative stabilité par rapport à ses voisins sahéliens, malgré les défis sécuritaires persistants dans la région. La Mauritanie, qui n’a pas connu d’attaques jihadistes depuis 2011, se trouve à un tournant crucial avec la perspective de devenir un futur producteur de gaz. Ce développement pourrait être un catalyseur économique, mais aussi un terrain fertile pour les tensions, ce qui rend d’autant plus pressant le besoin de réformes structurelles et de bonne gouvernance.
L’élection de 2019 avait marqué une première transition entre deux présidents élus depuis l’indépendance de la Mauritanie en 1960, une avancée démocratique significative dans un pays historiquement marqué par des coups d’État et des régimes autoritaires. Le mandat de Ghazouani pourrait renforcer cette transition démocratique, à condition que ses engagements en matière de lutte contre la corruption se concrétisent.
Alors que Mohamed Ould Cheikh Ghazouani entame son second mandat, la promesse d’une lutte renforcée contre la corruption sera scrutée de près par les Mauritaniens et la communauté internationale. La réussite de son approche collaborative et les mesures concrètes mises en place seront déterminantes pour le futur politique et économique de la Mauritanie. La transparence et l’intégrité attendues pourraient non seulement transformer la gouvernance intérieure mais aussi renforcer la stabilité régionale.