L’armée colombienne a annoncé la reprise de ses actions « offensives » contre l’Armée de Libération Nationale (ELN) après l’expiration du cessez-le-feu en vigueur depuis 2023.
Le cessez-le-feu, qui avait été instauré dans le cadre des négociations de paix, a pris fin samedi dernier. Cette trêve avait été soutenue par diverses parties, dont l’ONU, l’Église catholique, et le gouvernement colombien, qui espéraient une prolongation. Cependant, l’ELN a laissé expirer la trêve en raison de ce qu’elle considère comme des violations des accords de paix par le gouvernement.
Dans un communiqué publié sur le réseau social X, l’ELN a exprimé son mécontentement quant au « non-respect » par le gouvernement des accords conclus lors des négociations menées à Cuba, au Venezuela et au Mexique. L’organisation guévariste a exigé le retrait de son nom de la liste des « groupes armés organisés » (GAO), une condition préalable pour qu’elle envisage de reprendre les négociations sur le cessez-le-feu.
Le ministre de la Défense colombien, Ivan Velasquez, a confirmé que les opérations offensives contre l’ELN reprenaient, conformément aux ordres du commandant général des forces militaires. Bien que le gouvernement ait montré une ouverture à discuter des demandes de l’ELN, la reprise des actions militaires indique une rupture significative dans le processus de paix.
Les négociations entre le gouvernement et l’ELN se sont déroulées par cycles à Cuba, au Venezuela, et au Mexique. Cependant, les discussions ont été marquées par des interruptions et des tensions. L’ELN a critiqué le dialogue parallèle entre le gouverneur du département de Narino et une faction dissidente de l’ELN, accusant le gouvernement de ne pas respecter l’accord de paix.
Les négociateurs des deux camps continuent à travailler sur les modalités d’un éventuel accord de paix, mais les perspectives d’un désarmement complet des quelque 5800 combattants de l’ELN semblent encore lointaines. Les interruptions du cessez-le-feu ont souvent été causées par des attaques de la guérilla contre des civils et des forces de sécurité, illustrant la complexité du processus de paix.
La décision de reprendre les actions offensives contre l’ELN reflète l’impasse actuelle dans le processus de paix en Colombie. L’ELN, avec sa structure décentralisée et ses racines dans la théologie de la libération, représente un défi unique pour la résolution du conflit. L’influence de l’ELN, notamment son engagement dans des actions militaires et son utilisation de la désinformation, a compliqué les négociations.
Le président Gustavo Petro, premier président de gauche de l’histoire de la Colombie, est confronté à un défi majeur pour réconcilier les intérêts divergents et faire avancer le processus de paix. Alors que le conflit colombien perdure depuis plus de six décennies, la reprise des hostilités souligne les difficultés persistantes pour parvenir à une paix durable.
Le contexte actuel exige une réévaluation des stratégies de négociation et une meilleure compréhension des dynamiques internes de l’ELN. Le gouvernement colombien devra naviguer habilement entre pression militaire et diplomatie pour avancer vers une résolution viable et durable du conflit.