Le marché pétrolier mondial est de nouveau sous pression, avec une hausse des prix de plus d’un dollar le baril observée jeudi. Cette augmentation est directement liée aux perturbations de l’approvisionnement en Libye, combinées à des annonces de réductions de la production en Irak. Les contrats à terme sur le pétrole brut Brent ont grimpé de 1,6 %, atteignant 79,94 dollars le baril, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) a progressé de 1,9 %, pour se fixer à 75,91 dollars le baril.
La Libye, où plus de la moitié de la production pétrolière a été mise hors service à cause de conflits entre factions rivales, représente un facteur majeur de cette volatilité. Avec environ 700 000 barils par jour hors service et des exportations interrompues dans plusieurs ports, la situation libyenne est devenue un élément déterminant pour le resserrement de l’offre mondiale.
Les interruptions en Libye, combinées aux réductions de production prévues en Irak, accentuent les craintes d’un déséquilibre entre l’offre et la demande. Ces tensions se sont immédiatement répercutées sur les marchés, où les investisseurs, déjà inquiets, ont réagi en poussant les prix à la hausse. Giovanni Staunovo, analyste chez UBS, a souligné que la fermeture des terminaux d’exportation libyens pourrait resserrer davantage le marché de l’Atlantique, aggravant les tensions déjà palpables.
Les experts du marché estiment que la production hors ligne en Libye pourrait atteindre 1 million de barils par jour, et qu’une reprise de la production est peu probable avant octobre. Cette situation fait de la Libye une incertitude majeure pour les marchés pétroliers mondiaux, augmentant ainsi la volatilité et rendant les prévisions difficiles.
La crise libyenne représente un défi majeur pour l’OPEP+, l’organisation étant déjà confrontée à des difficultés pour équilibrer l’offre mondiale. L’interruption prolongée de la production en Libye pourrait compliquer encore plus la prise de décision au sein du cartel, notamment en ce qui concerne les ajustements nécessaires pour stabiliser le marché mondial. Les analystes d’ING estiment que cette crise donne à l’OPEP+ un peu plus de marge pour gérer l’offre mondiale, mais que toute interruption à court terme pourrait rendre les décisions de l’organisation plus difficiles.
En parallèle, la perspective d’une baisse des taux d’intérêt aux États-Unis pourrait également jouer un rôle dans le soutien des prix du pétrole, en stimulant la demande mondiale. Cependant, les incertitudes géopolitiques, en particulier celles liées à l’approvisionnement libyen, continuent de peser lourdement sur les prévisions à court terme.
Cette récente hausse des prix du pétrole met en lumière les pressions exercées par l’instabilité politique sur les marchés énergétiques. L’évolution des situations en Libye et en Irak sera cruciale pour déterminer les tendances futures des prix du pétrole. Si les perturbations d’approvisionnement persistent, cela pourrait avoir des répercussions profondes sur l’économie mondiale, notamment en augmentant les coûts énergétiques pour les consommateurs et en exacerbant les tensions inflationnistes dans plusieurs régions.