Le président brésilien, Luiz Inacio Lula da Silva, a déclaré vendredi la révocation de son ministre des Droits humains, Silvio Almeida, à la suite des allégations de harcèlement sexuel émises par plusieurs femmes. Considérant que la gravité des accusations rendait sa présence au sein du gouvernement « insoutenable », Lula a pris cette mesure après une rencontre au Palais de Planalto.
D’après un communiqué officiel, le président a jugé « inconcevable » que le ministre puisse rester en fonction, compte tenu des charges portées à son encontre.
Le scandale a éclaté lorsque l’association Me Too Brasil a révélé avoir reçu des plaintes contre Almeida, suscitant une onde de choc au sein du gouvernement. Parmi les victimes présumées figure Anielle Franco, ministre de l’Égalité raciale et sœur de Marielle Franco, militante des droits humains assassinée en 2018. Franco, tout comme d’autres femmes, a reçu un soutien psychologique et juridique pour faire face aux abus, qui incluent notamment un incident survenu en 2019.
Silvio Almeida, militant de longue date pour les droits des minorités, a nié avec véhémence les accusations, qualifiant ces dernières de « mensonges absurdes » visant à ternir son image. Il a insisté sur le fait qu’en tant qu’homme noir occupant une fonction de premier plan, il était la cible de campagnes diffamatoires.
Malgré ces dénégations, la pression politique s’est intensifiée, forçant Lula à agir pour éviter que cette affaire ne discrédite son administration. Le président a réaffirmé son engagement envers une politique de tolérance zéro vis-à-vis des comportements inappropriés, tout en veillant à ce que les enquêtes se déroulent de manière équitable. La police fédérale et la Commission d’éthique publique ont toutes deux ouvert des enquêtes pour faire la lumière sur ces graves accusations.
Le limogeage de Silvio Almeida marque le premier scandale majeur de l’ère Lula depuis son retour au pouvoir en janvier 2023. Ce scandale pourrait avoir des répercussions profondes, non seulement sur l’image du gouvernement, mais aussi sur la lutte contre le harcèlement sexuel au Brésil. Alors que le pays se trouve à un tournant en matière de droits des femmes, cette affaire pourrait redéfinir la manière dont les élites politiques abordent les questions de violences sexuelles au sein de leurs rangs.