La Nigériane Ngozi Okonjo-Iweala, première femme et première Africaine à la tête de l’Organisation mondiale du commerce (OMC), a récemment annoncé sa candidature à un second mandat à la direction de l’institution. Élue en 2021, elle a jusqu’à présent mené l’organisation à travers une période marquée par des défis structurels, le blocage des négociations multilatérales et une économie mondiale en mutation rapide.
La décision de briguer un second mandat intervient en réponse à l’appel du groupe des pays africains lors d’une réunion du Conseil général de l’OMC en juillet 2024. Soutenue par 58 membres, cette demande reflète un soutien généralisé à la continuité de son leadership. Okonjo-Iweala a su rallier à sa cause une large coalition de membres, notamment des pays en développement, qui voient en elle une figure clé pour la réforme de l’organisation.
Sous la direction d’Okonjo-Iweala, l’OMC a été confrontée à de nombreux défis, notamment la paralysie du mécanisme de règlement des différends et l’incapacité à conclure de nouveaux accords majeurs. Bien que des avancées aient été réalisées, notamment dans la facilitation des échanges pendant la pandémie de COVID-19, l’organisation peine à surmonter ses divisions internes et à moderniser ses processus.
Malgré ces obstacles, son mandat a permis de maintenir l’organisation en vie face aux critiques croissantes sur son efficacité. Elle a également tenté de repositionner l’OMC comme un acteur essentiel dans les débats sur le commerce mondial, les chaînes d’approvisionnement et le développement durable.
Le processus de nomination pour un nouveau mandat s’annonce serré. Le consensus étant la règle à l’OMC, la capacité d’Okonjo-Iweala à unifier les membres sera cruciale. Pour l’instant, aucun autre candidat ne s’est déclaré, mais le calendrier reste contraignant. Le processus de nomination doit commencer neuf mois avant la fin de son mandat, soit en décembre 2024, ce qui laisse peu de temps pour d’éventuelles candidatures concurrentes.
Si Ngozi Okonjo-Iweala obtient un second mandat, elle devra redoubler d’efforts pour réformer l’organisation. Les priorités incluront la revitalisation des négociations multilatérales, la résolution des différends commerciaux bloqués, ainsi que l’intégration des préoccupations liées au développement durable et à l’égalité économique entre les pays.
Son défi le plus important sera de réconcilier les intérêts divergents des grandes puissances économiques comme les États-Unis, l’Union européenne et la Chine, tout en protégeant les intérêts des économies émergentes et des pays les plus vulnérables. Ce second mandat pourrait être décisif pour l’avenir de l’OMC dans un monde où le protectionnisme et les tensions commerciales sont en pleine expansion.
Ngozi Okonjo-Iweala, figure emblématique du multilatéralisme et du commerce mondial, semble prête à relever une fois de plus les défis qui pèsent sur l’OMC. Si son premier mandat a été marqué par des succès mitigés et de nombreux défis, son éventuel second mandat pourrait définir l’avenir de l’organisation dans une ère de plus en plus incertaine pour le commerce mondial.