Les prix du pétrole, après avoir enregistré une hausse notable la semaine dernière sous l’effet des tensions au Moyen-Orient, ont cessé leur progression. Cette pause dans l’ascension des prix est due à la réévaluation par les investisseurs des mesures de relance monétaire chinoises, qui visent à stimuler la deuxième économie mondiale.
Le prix du Brent, baromètre des marchés mondiaux du pétrole, a reculé de 17 cents, soit 0,2 %, atteignant 75 dollars le baril. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI) a chuté de 24 cents, soit 0,3 %, se fixant à 71,32 dollars le baril. Ces baisses interviennent après une journée marquée par une hausse de 1,7 % des prix, à la suite de l’annonce des plus importantes mesures de relance économique mises en œuvre en Chine depuis la pandémie de Covid-19.
Cependant, l’enthousiasme suscité par ces mesures a été tempéré par les analystes, qui estiment qu’un plan de soutien supplémentaire est nécessaire pour restaurer pleinement la confiance dans l’économie chinoise. La reprise économique du pays étant plus lente que prévu, les attentes quant à une augmentation soutenue de la demande énergétique sont mitigées.
Malgré cette modération des prix, certains facteurs ont apporté un soutien au marché pétrolier. Les données de l’American Petroleum Institute ont révélé une diminution des stocks américains de pétrole brut de 4,34 millions de barils la semaine dernière, accompagnée d’une baisse des stocks d’essence et de carburant distillé de respectivement 3,44 millions et 1,12 million de barils. Cette contraction des stocks reflète une demande domestique plus robuste aux États-Unis, soutenant les prix sur le marché.
Parallèlement, l’instabilité géopolitique au Moyen-Orient, exacerbée par les attaques israéliennes au Liban, a également contribué à maintenir un certain soutien aux prix du brut. Les tensions régionales, couplées à la volatilité climatique dans le golfe du Mexique, rappellent aux marchés que l’offre mondiale reste vulnérable à des perturbations soudaines.
Goldman Sachs prévoit une légère reprise des prix du Brent au quatrième trimestre 2024, estimant que le baril pourrait atteindre 77 dollars. La banque américaine s’appuie sur une série de facteurs, notamment les solides données économiques américaines, les récentes réductions des taux d’intérêt par la Réserve fédérale, ainsi que la diminution attendue de l’offre mondiale, principalement en raison des baisses de production au Canada, en Russie et dans les zones de schiste américaines.
Dans ce contexte incertain, les marchés pétroliers oscillent entre des forces contradictoires. D’un côté, les perturbations géopolitiques et les ajustements de l’offre mondiale soutiennent les prix, tandis que de l’autre, les incertitudes économiques, notamment en Chine, freinent les perspectives d’une augmentation significative de la demande à court terme.