Le Hezbollah libanais a menacé, mardi, d’attaquer « partout » sur le territoire israélien, défiant ainsi l’État hébreu malgré les pertes significatives subies par le mouvement. Cette déclaration intervient alors que l’armée israélienne intensifie ses frappes contre les bastions du groupe pro-iranien au Liban.
L’escalade militaire entre Israël et le Hezbollah prend une tournure préoccupante avec des frappes réciproques de plus en plus fréquentes. Bien que le Hezbollah soit affaibli par les attaques israéliennes, il demeure une menace considérable grâce à son ancrage militaire et politique au Liban, soutenu par l’Iran. Dans ce contexte, Naïm Qassem, le numéro deux du Hezbollah, a affirmé que « la solution » pour mettre fin à la guerre au Liban serait un « cessez-le-feu », tout en réaffirmant que le mouvement ne serait pas « défait ». Il a déclaré que, face aux bombardements israéliens sur le Liban, le Hezbollah se réservait le droit d’attaquer partout en Israël, y compris dans le centre, le nord et le sud.
Cette nouvelle phase du conflit est marquée par des attaques plus profondes en territoire israélien et par une intensification des frappes israéliennes sur des cibles au Liban, y compris des infrastructures civiles. La destruction d’un hôpital à Baalbeck souligne la gravité de la situation, rappelant les heures sombres de la guerre de 2006. Malgré les pertes, le Hezbollah a su maintenir sa capacité d’attaque, visant des villes comme Haïfa, et il a clairement l’intention de poursuivre les hostilités en réponse à l’offensive israélienne.
Dans le cadre régional, l’Iran joue un rôle crucial, soutenant le Hezbollah et le Hamas comme des outils dans une guerre par procuration contre Israël. La mort de hauts responsables militaires iraniens, tels que le général Abbas Nilforoushan, dans des frappes israéliennes a accru les tensions, incitant l’Iran à riposter directement en octobre. La stratégie de Téhéran, visant à renforcer ses alliés tout en affaiblissant Israël, semble entrer dans une phase de confrontation directe.
Du côté israélien, le Premier ministre Benjamin Netanyahu adopte une position ferme, affirmant la souveraineté de son pays dans ses décisions militaires, même face aux recommandations américaines de ne pas cibler les infrastructures pétrolières et nucléaires iraniennes. Cette prise de distance avec Washington reflète l’urgence pour Israël de protéger son territoire face à des menaces de plus en plus complexes.
Cependant, cette guerre pose de graves risques humanitaires, en particulier pour la population civile libanaise, qui endure un lourd tribut. Plus de 1 300 morts ont été recensés au Liban depuis septembre, accompagnés de centaines de milliers de déplacés. L’ONU exprime également ses préoccupations concernant la situation à Gaza, où les restrictions à l’aide humanitaire s’intensifient, mettant en danger la vie de nombreux civils, notamment des enfants.
En somme, l’escalade actuelle entre Israël, le Hezbollah et l’Iran pourrait mener à une déstabilisation régionale majeure. L’issue de ce conflit, qui s’intensifie chaque jour, dépendra largement des négociations internationales et des efforts pour établir un cessez-le-feu durable, un objectif qui semble pour l’instant hors de portée.