Le sommet de la Coopération économique Asie-Pacifique (APEC), qui se déroule actuellement à Lima, au Pérou, réunit les principales puissances économiques de la région, dont les États-Unis et la Chine. En marge de cet événement, les présidents américain Joe Biden et chinois Xi Jinping ont prévu de se rencontrer pour la troisième fois. Ce tête-à-tête, qui a lieu dans un contexte diplomatique tendu, intervient dans un climat de relations bilatérales complexes marquées par des différends commerciaux, le statut de Taïwan, ainsi que des enjeux technologiques et des droits humains.
Depuis l’élection de Donald Trump en 2016, les tensions entre les deux pays se sont intensifiées, notamment à travers une guerre commerciale lancée par le président républicain visant à rééquilibrer la balance commerciale. Bien que Joe Biden ait cherché à apaiser les relations, la question de la Chine demeure un sujet central de son mandat, notamment à la lumière de la montée des tensions en Asie-Pacifique et de la politique étrangère de Trump, qui a promis une approche plus agressive à l’égard de Pékin. Ce climat incertain est accentué par l’élection de Trump, qui pourrait marquer un retour aux stratégies protectionnistes, notamment par l’imposition de lourdes taxes douanières sur les importations chinoises.
Xi Jinping, pour sa part, cherche à préserver et étendre l’influence chinoise, notamment en Amérique Latine, à travers des investissements massifs, comme en témoigne le mégaport de Chancay inauguré récemment. Ce projet, financé par la Chine pour 3,5 milliards de dollars, incarne l’initiative « la Ceinture et la Route » et marque l’entrée de la Chine dans un domaine historiquement dominé par les États-Unis.
Dans ce contexte, la rencontre entre Biden et Xi sera scrutée de près, non seulement pour ses implications économiques, mais aussi pour les orientations diplomatiques qu’elle pourrait dessiner. Le sommet de l’APEC met en lumière l’importance d’une coopération multilatérale pour résoudre les défis économiques mondiaux, mais aussi la nécessité de naviguer entre les intérêts divergents des grandes puissances, particulièrement en période de transition politique aux États-Unis.
En l’absence de plusieurs leaders clés comme le président russe Vladimir Poutine et la présidente mexicaine Claudia Sheinbaum, l’APEC pourrait aussi faire émerger de nouvelles alliances stratégiques, notamment entre les États-Unis, le Japon, la Corée du Sud et d’autres partenaires du Pacifique, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes. Les résultats de ces rencontres auront des répercussions bien au-delà de l’Asie-Pacifique, influençant la dynamique mondiale des prochaines années.
Le sommet APEC 2024 ne se limite pas à une simple réunion économique : il est devenu un lieu de débat crucial sur l’avenir des relations internationales, avec des décisions susceptibles de marquer les stratégies diplomatiques et économiques mondiales. Face à la montée des tensions, les discussions entre Joe Biden et Xi Jinping seront un baromètre essentiel pour évaluer la direction des relations sino-américaines et leur impact sur l’équilibre global.