Jeudi, le gouvernement intérimaire syrien a décidé de suspendre la Constitution et les activités parlementaires pour une période de trois mois. Cette mesure s’inscrit dans un contexte de transition politique visant à remodeler les structures étatiques après la chute de Bachar al-Assad. Ce geste marque un tournant significatif dans la gestion politique syrienne, où les nouvelles autorités tentent de redéfinir les institutions pour répondre aux besoins d’un avenir incertain.
Dans un geste diplomatique notable, les nouvelles autorités syriennes ont annoncé la reprise des activités de huit chancelleries étrangères, principalement arabes, quelques jours après la chute du régime Assad. Cette décision témoigne d’une tentative de normalisation des relations diplomatiques et d’un retour à une forme de stabilité précaire dans la région. Les pays concernés – Égypte, Irak, Arabie saoudite, Émirats arabes unis, Jordanie, Bahreïn, Oman et Italie – avaient suspendu leurs activités diplomatiques après le début de la guerre civile en 2011. Leur réouverture pourrait indiquer un repositionnement régional dans un contexte instable où le rôle syrien évolue rapidement.
Les frappes israéliennes jeudi, ciblant des installations militaires à Damas, illustrent la persistance des tensions sécuritaires en Syrie. Ces attaques soulignent l’instabilité qui persiste et les implications géopolitiques complexes qui en découlent. L’interférence israélienne, fréquente dans la région, s’inscrit dans un cadre de rivalités et de luttes pour l’hégémonie, exacerbant les défis auxquels les nouvelles autorités syriennes doivent faire face.
La coalition rebelle, qui a pris le contrôle de Damas dimanche dernier, a nommé un Premier ministre, Mohammad al-Bachir, pour gérer les affaires courantes jusqu’en mars 2025. Al-Bachir, issu du bastion rebelle d’Idleb, représente la continuité du mouvement insurgé qui a contesté le régime Assad pendant la guerre civile. Cette nomination reflète une tentative de gouvernance locale et un affichage de pouvoir par les groupes rebelles pour consolider leur influence dans la capitale.
Le Qatar, qui avait soutenu l’opposition syrienne durant le conflit, a annoncé qu’il allait rouvrir « bientôt » son ambassade à Damas. Cette décision s’inscrit dans une logique de rapprochement diplomatique visant à coordonner l’aide humanitaire au peuple syrien via un pont aérien. Cela contraste avec la position d’autres pays arabes qui avaient maintenu une certaine distance après le début de l’offensive rebelle et l’émergence de l’islamisme radical.
L’adoption par l’administration autonome kurde du drapeau syrien de l’indépendance symbolise un changement historique et une tentative de réaffirmer une identité syrienne au sein de la mosaïque ethnique et politique du pays. Ce choix est porteur d’espoirs pour l’unité nationale et pourrait renforcer la transition vers un gouvernement plus inclusif et respectueux des minorités.
Le G7, exprimant son soutien à une transition « inclusive et non sectaire », envoie un message clair sur les attentes internationales pour la Syrie post-Assad. Cette déclaration souligne la nécessité de respecter les droits humains, de promouvoir l’État de droit et de garantir la liberté d’expression. Elle met également en garde contre les tentatives d’Assad de se soustraire à la responsabilité de ses actions, soulignant l’importance de la justice et de la transparence dans le processus de reconstruction syrien.