Le ministre de l’Habitat, de l’Urbanisme et de la Ville, Mohamed Tarek Belaribi, a annoncé mardi à Alger le lancement imminent du programme de logements location-vente «AADL3», qui prévoit la construction de près de 1,4 million d’unités. Cette annonce, bien que prometteuse, soulève plusieurs questions et critiques.
Lors de sa visite d’une exposition consacrée aux organismes arabes de l’habitat et de l’urbanisme, en marge du Congrès arabe de l’habitat, le ministre a déclaré : «Après les programmes AADL1 avec ses 55 000 unités et AADL2 avec ses 560 000 logements, nous nous apprêtons à lancer, dans les prochains jours, un programme de près de 1,4 million de logements dans le cadre de cette formule réussie.» Cependant, il est important de noter que les précédents programmes AADL ont souvent été critiqués pour leurs retards de livraison, la qualité médiocre des constructions et les procédures administratives complexes.
Les inscriptions pour le programme «AADL3» ont débuté le 5 juillet dernier via une plateforme électronique dédiée. Bien que cette initiative semble moderne et efficace, de nombreux citoyens ont exprimé des frustrations concernant la difficulté d’accès à la plateforme, les bugs techniques et le manque de transparence dans le processus de sélection.
M. Belaribi a également affirmé que l’Agence nationale pour l’amélioration et le développement du logement (AADL) est «le plus grand promoteur immobilier de la région méditerranéenne, compte tenu des projets immobiliers publics qu’elle supervise». Cette déclaration, bien que flatteuse, ne doit pas occulter les nombreux défis auxquels l’agence est confrontée, notamment en termes de gestion des ressources, de respect des délais et de satisfaction des bénéficiaires.
Rappelant la décision du président de la République, M. Abdelmadjid Tebboune, en 2024, d’interdire l’importation de matériaux de construction, le ministre a souligné que tous les matériaux de construction utilisés dans le pays sont de fabrication algérienne, mettant en avant les progrès réalisés dans la fabrication locale et durable de divers types de matériaux. Cependant, cette politique de substitution aux importations pourrait entraîner des coûts plus élevés et des problèmes de qualité, surtout si les matériaux locaux ne répondent pas aux normes internationales.
Pour préserver les ressources en bois, le secteur s’oriente vers l’utilisation de matériaux industriels, comme le plastique, et leur généralisation dans toutes les opérations de réalisation, a précisé le ministre. Il a ajouté que les entreprises étrangères sont désormais tenues de «créer de petits ateliers pour produire des plastiques de type PVC». Cette orientation, bien que louable, pourrait également poser des problèmes environnementaux et de durabilité, notamment en ce qui concerne la gestion des déchets plastiques et l’impact écologique de ces matériaux.