Avec un plan quinquennal récemment annoncé, l’Algérie projette d’injecter près de 50 milliards de dollars dans des projets de nouvelles explorations pour revitaliser son secteur énergétique. Ce colossal investissement, représentant 71 % du total, cible principalement l’exploration et la production, attirant l’intérêt de grandes compagnies énergétiques internationales comme ExxonMobil, Chevron et Eni.
Les réserves prouvées de pétrole brut de l’Algérie, estimées à 12,2 milliards de barils, situent le pays au troisième rang en Afrique et au dixième rang mondial. En outre, le pays dispose de réserves considérables de gaz naturel, avec environ 159 trillions de pieds cubes, créant ainsi de nombreuses opportunités pour des découvertes significatives.
Opportunités du Concours de Soumissions 2024 : L’Agence nationale pour la valorisation des ressources en hydrocarbures (ALNAFT) a récemment publié les spécifications pour son premier concours de soumissions dans le cadre de la série de rounds de licences prévus sur cinq ans. Seize projets d’exploration hydrocarbonée ont été préparés, dont six sont actuellement disponibles pour soumission. Ces projets, incluant des contrats de partage de production pour des projets tels que Le Grand M’Zaid, Ahara, Reggane II et Zerafe II ainsi que des accords de participation pour Toual et Guern El Guessa, représentent une superficie totale de 152 000 km². Les données disponibles comprennent plus de 102 000 km de lignes sismiques 2D et plus de 45 000 km² de données sismiques 3D.
Développements des Champs Gaziers à Suivre en 2025 : Le développement du champ de gaz non conventionnel d’Ahnet, prévu pour entrer en production commerciale en 2025, impliquera le forage de près de 15 puits dans le sud du pays. Coûtant environ 2 milliards de dollars, la production devrait culminer en 2026 et atteindre sa limite économique en 2069.
Par ailleurs, Sonatrach, l’entreprise nationale algérienne, a signé un mémorandum d’entente avec ExxonMobil en mai pour le développement de deux champs de gaz dans les bassins d’Ahnet et de Gouara. Les négociations pour ce partenariat devraient durer entre 12 et 36 mois.
Sonatrach collabore également avec la Compagnie nationale libyenne des pétroles (NOC) pour renforcer la coopération dans les services de forage et d’interventions, utilisant des équipements de forage, assurant la maintenance et la formation pour la compagnie nationale algérienne. Cela comprend également l’exploration des opportunités de collaboration dans les domaines du forage, de la géophysique, de l’intervention sur les puits, de la stimulation et de la construction.
Malgré cette injection massive de capitaux, plusieurs défis structurels persistent qui pourraient freiner les retombées économiques positives et la redynamisation à long terme du secteur. L’infrastructure énergétique vieillissante, la gestion inefficace des ressources naturelles, et une dépendance persistante aux hydrocarbures constituent des obstacles majeurs. De plus, le cadre réglementaire rigide et le manque d’innovation freinent l’entrée de nouvelles technologies et entravent le développement d’une véritable économie diversifiée et durable. L’absence de réformes profondes et de politiques efficaces pour la transition énergétique pourrait limiter la durabilité de ces projets et compromettre leur impact à long terme sur l’économie algérienne.
Cependant, ces défis ne doivent pas occulter les opportunités que présente l’investissement. La mise en place de nouveaux projets d’exploration et de production, la collaboration avec des entreprises internationales comme ExxonMobil, Chevron et Eni, et les possibilités offertes par le développement des champs gaziers non conventionnels comme Ahnet, pourraient renforcer la capacité d’exportation et la compétitivité du secteur. Néanmoins, ces opportunités ne se matérialiseront que si elles sont accompagnées de réformes stratégiques qui adressent les obstacles structurels, favorisent l’innovation, et veillent à la durabilité environnementale et sociale des projets.