Beyrouth, 9 février 2025 – Le ministre algérien des Affaires étrangères, Ahmed Attaf, a rencontré dimanche à Beyrouth le président libanais Joseph Aoun pour discuter des enjeux régionaux, des relations bilatérales et du rôle du Liban sur la scène internationale. Cette rencontre illustre l’importance stratégique de renforcer les liens diplomatiques et économiques entre les deux pays, dans un contexte de tensions géopolitiques croissantes au Moyen-Orient.
Au cœur des échanges, le ministre Attaf a réaffirmé l’engagement de l’Algérie à soutenir le Liban face à ses multiples crises : politique, économique et sécuritaire. Cette solidarité s’est matérialisée par des promesses de soutien à la stabilité institutionnelle du pays, à la restauration de la sécurité et à la relance de la croissance économique. L’Algérie a notamment assuré sa volonté de maintenir son aide humanitaire, illustrée l’année précédente par l’envoi de 30 000 tonnes de carburant pour soulager la crise énergétique du Liban.
Si cette rencontre a souligné l’engagement concret de l’Algérie, plusieurs éléments devraient avoir des éclaircissements plus profonds. En effet, bien que les discussions portent sur la coopération économique et la sécurité institutionnelle, elles n’ont pas exploré les racines de l’instabilité politique au Liban, notamment les rivalités internes et l’ingérence des puissances étrangères. Ce vide, dans l’analyse des causes profondes de la crise libanaise, limite la portée des solutions proposées.
En parallèle, la question palestinienne a été évoquée, mais là aussi, le soutien de l’Algérie, bien qu’appuyé par une volonté manifestée de justice, semble parfois teinté de calcul politique. La diplomatie algérienne a souvent utilisé la cause palestinienne comme un levier de prestige international, un instrument de mobilisation politique, plutôt qu’en tant qu’élément central d’une démarche concrète en faveur de la paix. La Palestine, qui devrait être un principe universel de justice, est parfois réduite à un enjeu diplomatique au service de l’image de l’Algérie, au détriment d’initiatives plus tangibles et efficaces.
La position de l’Algérie sur la Palestine, tout en étant irréprochable sur le fond, soulève des interrogations sur les intentions réelles derrière cette cause. Si l’on se penche sur le contexte actuel du Moyen-Orient, l’Algérie, par ses discours, semble toujours s’opposer fermement à Israël, mais dans les faits, elle pourrait faire face à une pression croissante pour réévaluer ses relations avec certains acteurs régionaux, notamment l’Iran, la Syrie, et même les puissances occidentales, avec qui elle entretient des rapports complexes.
En prônant la stabilité régionale et en soutenant la solidarité arabe, l’Algérie se positionne comme un acteur clé de la diplomatie au Moyen-Orient. Pourtant, cette posture de stabilité entre en contradiction avec ses relations parfois tendues avec certains acteurs régionaux, tels que l’Arabie Saoudite ou les Émirats Arabes Unis. La position de l’Algérie sur la guerre en Syrie et au Yémen pourrait aussi se heurter aux compromis diplomatiques nécessaires, ce qui la pousse à réévaluer ses alliances dans un environnement de plus en plus polarisé.