Les prix du pétrole ont reculé lundi lors des échanges asiatiques, pénalisés par les craintes entourant l’impact des droits de douane américains sur la croissance économique mondiale et la demande de carburant, ainsi que par l’augmentation prévue de la production de l’OPEP+.
Selon l’agence ISNA, le baril de Brent a perdu 31 cents, soit 0,4 %, s’établissant à 70,5 dollars, après une hausse de 90 cents enregistrée vendredi. De son côté, le West Texas Intermediate (WTI) a cédé 35 cents, soit 0,5 %, pour clôturer à 66,69 dollars, malgré un gain de 68 cents la veille. Le WTI affiche ainsi une septième semaine consécutive de baisse, la plus longue série depuis novembre 2023, tandis que le Brent recule pour la troisième semaine d’affilée.
Cette faiblesse des cours s’explique en grande partie par les tensions commerciales. Le président américain Donald Trump a imposé des tarifs douaniers sur les importations en provenance du Canada et du Mexique – deux grands fournisseurs de pétrole – tout en augmentant les droits sur les produits chinois. En réponse, la Chine a riposté en taxant les produits agricoles américains et canadiens. « Les incertitudes liées aux tarifs douaniers sont le principal facteur de cette pression baissière sur le pétrole », ont souligné les analystes d’ING dans une note. À cela s’ajoutent la baisse des prix en Arabie saoudite et des signes de déflation en Chine, qui pèsent sur la confiance des investisseurs.
D’autres éléments influencent également le marché. Tony Sycamore, analyste chez IG, pointe les inquiétudes sur la croissance économique américaine, le possible levé des sanctions contre la Russie et la décision de l’OPEP+ d’accroître sa production à partir d’avril. « Malgré ces vents contraires, nous anticipons un support hebdomadaire entre 65 et 62 dollars pour le WTI, avant un rebond potentiel vers 72 dollars », précise-t-il.
Vendredi, les prix avaient toutefois repris des couleurs après les déclarations de Donald Trump, qui a menacé de durcir les sanctions contre Moscou si la Russie ne parvenait pas à un accord de cessez-le-feu avec l’Ukraine. Par ailleurs, des sources indiquent que Washington pourrait assouplir les sanctions sur le secteur énergétique russe en cas de désescalade dans le conflit ukrainien.
Dans le même temps, l’OPEP+ envisage de revoir sa stratégie. Le vice-Premier ministre russe, Alexander Novak, a indiqué que le groupe pourrait renoncer à augmenter sa production si le marché montrait des signes de déséquilibre, selon Reuters.