Des combattants islamistes radicaux du groupe Al-Shebab ont lancé, dimanche matin 6 avril, plusieurs obus de mortier à proximité de l’aéroport international Aden Adde de Mogadiscio, provoquant des perturbations dans le trafic aérien international, selon des sources sécuritaires locales.
L’attaque, qui survient quelques semaines après une tentative d’assassinat contre le président Hassan Cheikh Mohamoud, montre la persistance de la menace terroriste dans la capitale somalienne malgré les efforts déployés par les autorités et la communauté internationale pour stabiliser le pays.
« Environ deux à trois obus de mortier ont frappé une zone ouverte de l’aéroport tôt ce matin », a indiqué à l’AFP un responsable de la sécurité ayant requis l’anonymat. Aucun blessé n’a été signalé à ce stade, mais l’impact sur les opérations aéroportuaires a été immédiat.
Un vol turc prévu pour atterrir à Mogadiscio a été dérouté vers Djibouti, tandis qu’EgyptAir a annulé son vol de la journée, selon un employé de l’aéroport.
Le camp Halane, situé dans l’enceinte de l’aéroport et connu pour abriter les Nations unies, des ambassades, des ONG ainsi que le quartier général de la Mission d’appui et de stabilisation de l’Union africaine en Somalie (AUSSOM), a également été ciblé. « Il y a eu des bombardements. Notre équipe est actuellement sur le terrain pour effectuer une évaluation », a déclaré le lieutenant-colonel Said Mwachinalo, porte-parole de l’AUSSOM.
Cette mission, qui a succédé en janvier à l’ATMIS, a fermement condamné l’attaque, affirmant qu’elle ne compromettrait en rien son engagement à soutenir la Somalie dans sa lutte contre le terrorisme.
Depuis plus de quinze ans, les shebab, affiliés à Al-Qaïda, mènent une insurrection sanglante contre le gouvernement fédéral somalien, avec pour objectif d’imposer une interprétation extrême de la loi islamique. En réponse, l’État a lancé une offensive militaire d’envergure, appuyée par les forces de l’Union africaine, des milices locales et des frappes aériennes américaines. Malgré certains succès, l’insurrection continue de représenter un défi sécuritaire majeur.