Malgré les discours officiels vantant la vigilance des autorités, un réseau criminel spécialisé dans le trafic de faux billets en monnaie nationale a opéré en toute tranquillité jusqu’à son démantèlement récent par les services de la Brigade mobile de la police judiciaire (BMPJ) des Planteurs, selon la cellule de communication de la sûreté de wilaya d’Oran. Cinq individus, dont deux femmes, ont été arrêtés dans une affaire qui jette une lumière crue sur les carences du contrôle économique et sécuritaire.
Ce n’est qu’après une enquête lancée à la suite de simples soupçons que les services de police ont découvert un atelier clandestin de fabrication de fausse monnaie, installé dans une habitation banale, transformée en imprimerie artisanale de billets contrefaits. Ce repaire, où ont été retrouvés 5,8 millions de dinars en coupures falsifiées de 1 000 et 2 000 DA, ainsi qu’un équipement dédié à leur duplication, aurait pu continuer à alimenter l’économie parallèle si aucune alerte n’avait été donnée.
L’opération, bien que réussie, pose la question inquiétante de la capacité des réseaux criminels à s’implanter et à prospérer dans un environnement censé être étroitement surveillé. Comment un tel volume de fausse monnaie a-t-il pu être produit, et potentiellement injecté dans le circuit économique, sans éveiller le moindre soupçon jusqu’ici ? Et surtout, combien d’autres réseaux similaires opèrent encore dans l’ombre, profitant des failles structurelles du système de contrôle ?
Les suspects ont été placés sous mandat de dépôt, selon la même source. Mais ce coup de filet, présenté comme une « victoire », met surtout en évidence l’ampleur silencieuse d’un phénomène qui, loin d’être isolé, menace directement la stabilité de l’économie nationale.
