Le vice-président américain J.D. Vance a entamé, lundi 21 avril 2025, une visite officielle de quatre jours en Inde, marquée par des enjeux commerciaux, stratégiques et personnels. Accompagné de son épouse hindoue, Usha, et de leurs trois enfants, Vance a été chaleureusement accueilli à New Delhi par une performance de danse classique indienne à l’aéroport de Palam. Cette visite, qui intervient dans un contexte de tensions commerciales avec les États-Unis et de rivalité croissante avec la Chine, vise à renforcer le « partenariat stratégique mondial » entre Washington et New Delhi, selon le porte-parole du ministère indien des Affaires étrangères, Randhir Jaiswal.
Au cours de sa visite, Vance s’entretiendra avec le Premier ministre indien Narendra Modi pour évaluer les progrès des relations bilatérales et discuter des développements régionaux et mondiaux. L’Inde, qui cherche à éviter les lourds tarifs douaniers imposés par l’administration Trump, mise sur un accord commercial précoce pour protéger ses secteurs clés, notamment l’agriculture, l’automobile et les bijoux. Bien que des responsables américains accompagnent Vance, aucune signature d’accord commercial bilatéral n’est prévue, selon des sources informées. Avec un commerce bilatéral de 129 milliards de dollars en 2024 et un excédent de 45,7 milliards en faveur de l’Inde, les négociations commerciales restent cruciales pour New Delhi.
Modi, qui fut l’un des premiers dirigeants à rencontrer Trump après son retour à la Maison Blanche, a déjà amorcé des discussions pour atténuer l’impact des tarifs douaniers américains. L’Inde s’est engagée à augmenter ses achats de pétrole, d’énergie et d’équipements de défense américains, tout en répondant aux demandes de Trump concernant l’expulsion d’immigrants illégaux. Cependant, Trump continue de qualifier l’Inde de « roi des tarifs douaniers », maintenant une pression économique avec une taxe de 26 %, partiellement suspendue.
Le premier jour de la visite a pris une tournure personnelle, avec un détour de la famille Vance vers le majestueux Taj Mahal et une participation à un mariage à Jaipur, la « ville rose » du Rajasthan. Usha Vance, fille d’immigrants indiens et fervente hindoue, joue un rôle symbolique dans cette visite, renforçant les liens culturels entre les deux nations. Cette dimension personnelle contraste avec les manifestations hostiles à Hyderabad, où des pancartes et slogans ont dénoncé la présence de Vance, reflétant une certaine méfiance envers les politiques commerciales américaines.
La visite de Vance s’inscrit dans un contexte géopolitique tendu, marqué par l’escalade de la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine, principal rival de l’Inde dans la région. L’Inde, membre du groupe Quad (aux côtés des États-Unis, du Japon et de l’Australie), se positionne comme un contrepoids stratégique à Pékin. Cette visite pave la voie à un futur sommet du Quad, auquel Trump devrait participer plus tard cette année. Les partenariats en matière de défense, illustrés par les ventes d’avions de chasse, d’hélicoptères et de missiles américains à l’Inde, témoignent de cette convergence d’intérêts face à la montée en puissance chinoise.
Si l’Inde et les États-Unis partagent des objectifs communs, comme le renforcement de leur coopération stratégique et la réduction des déséquilibres commerciaux, des défis subsistent. Les tarifs douaniers américains, qualifiés de punitifs par New Delhi, menacent des secteurs économiques vitaux. Par ailleurs, l’Inde doit naviguer avec prudence entre son partenariat avec Washington et ses relations avec d’autres puissances, tout en gérant les tensions internes suscitées par la visite de Vance.