Le roi Abdallah II de Jordanie a officiellement été invité par le président irakien Abdul Latif Rashid à participer à la 34e session ordinaire du Conseil de la Ligue des États arabes, prévue le 17 mai à Bagdad. Cette invitation, transmise par le ministre irakien des Affaires étrangères Fuad Hussein lors d’une réunion au palais royal Al-Husseiniya, marque un nouveau jalon dans le rapprochement stratégique entre Amman et Bagdad à l’heure des turbulences régionales.
L’invitation survient dans un contexte géopolitique marqué par des conflits prolongés, une instabilité persistante au Levant, et des tensions croissantes autour des dossiers palestinien, yéménite et syrien. Le roi Abdallah II a exprimé sa volonté de voir ce sommet contribuer efficacement à renforcer la solidarité arabe, appelant à une action collective plus structurée pour faire face aux défis communs.
« La Jordanie soutient les efforts visant à consolider l’unité arabe et à répondre aux aspirations des peuples de la région », a-t-il déclaré lors de sa rencontre avec le ministre irakien.
La visite de Fuad Hussein en Jordanie a également permis de réaffirmer la solidité des relations entre les deux pays. Accueilli plus tôt dans la journée par son homologue jordanien Ayman Safadi, vice-Premier ministre et ministre des Affaires étrangères, le chef de la diplomatie irakienne a eu des entretiens approfondis sur les enjeux de coopération bilatérale.
Les deux responsables ont mis l’accent sur l’importance d’une coordination accrue dans les domaines de l’énergie, du commerce, de la sécurité et du développement. Ils ont également échangé leurs points de vue sur les développements régionaux, notamment les tensions entre puissances régionales, les efforts de reconstruction en Irak, et la nécessité de renforcer la résilience économique face aux chocs géopolitiques.
Selon les déclarations officielles, la Jordanie et l’Irak souhaitent promouvoir une approche unifiée au sein de la Ligue arabe. Le sommet de Bagdad, attendu comme un moment de relance pour l’action arabe commune, devra selon eux adopter des mesures concrètes pour faire face à la fragmentation actuelle du monde arabe.
Bagdad, qui accueillera ce sommet pour la première fois depuis plusieurs années, espère redorer son image diplomatique et réaffirmer son rôle comme acteur central dans le dialogue interarabe. La présence du roi Abdallah II à ce sommet, s’il la confirme, donnerait à l’événement un poids symbolique et politique supplémentaire.
Au-delà des aspects diplomatiques, les rencontres jordano-irakiennes de dimanche traduisent une volonté partagée d’approfondir une coopération stratégique inscrite dans la durée. Le roi Abdallah II et le président Rashid entretiennent des liens politiques cordiaux, renforcés par des projets communs dans les domaines de l’énergie, des infrastructures et du transit régional.
Alors que les crises régionales appellent des réponses collectives ambitieuses, la coordination entre Amman et Bagdad apparaît comme un modèle d’équilibre, de dialogue et de coopération pragmatique dans un monde arabe trop souvent fragmenté.