Les prix du pétrole ont connu un léger rebond mardi sur les marchés asiatiques, inversant la forte baisse enregistrée la veille. Une dynamique qui traduit les tensions persistantes entre optimisme conjoncturel et inquiétudes macroéconomiques plus larges.
Le baril de Brent s’est échangé à 66,68 dollars, en hausse de 0,6 %, tandis que le brut américain West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en mai a progressé de 0,7 %, atteignant 63,63 dollars. Le contrat WTI de juin affiche quant à lui 62,86 dollars, soit une hausse équivalente.
Cette remontée intervient après une chute de plus de 2 % lundi, alimentée par des signes d’apaisement géopolitique, notamment les progrès dans les négociations entre l’Iran et les États-Unis, réduisant les craintes d’un choc d’approvisionnement.
Mais le soulagement reste partiel. Les vents contraires économiques – en particulier liés aux politiques tarifaires de l’administration Trump et à l’incertitude sur la politique monétaire américaine – continuent de peser sur les perspectives de demande.
« Les inquiétudes concernant une récession liée à la guerre tarifaire demeurent importantes », souligne Hiroyuki Kikukawa, stratège en chef chez Nissan Securities, anticipant une fluctuation du WTI entre 55 et 65 dollars dans les semaines à venir.
Parallèlement, les déclarations répétées de Donald Trump critiquant la Réserve fédérale américaine ont semé le doute sur son indépendance. Lundi, le président a exhorté à une baisse immédiate des taux d’intérêt, alimentant les craintes d’un affaiblissement de l’économie américaine. Résultat : chute des indices boursiers et recul du dollar à son plus bas niveau depuis trois ans.
Un sondage Reuters du 17 avril confirme cette tendance : près de 50 % des investisseurs interrogés estiment qu’une récession aux États-Unis d’ici un an est probable, en raison de la politique commerciale agressive menée par Washington.
Sur le plan des fondamentaux, les stocks américains de brut et d’essence auraient diminué la semaine dernière, selon les premières estimations. En revanche, les stocks de distillats seraient en hausse, suggérant un déséquilibre temporaire entre production et consommation.
Enfin, le ministère russe de l’Économie a abaissé ses prévisions pour 2025 : le prix moyen du Brent est désormais estimé à 68 dollars, contre 81,70 dollars selon les prévisions de septembre dernier, soit une révision à la baisse de 17 %.