Malgré les directives du Président Abdelmadjid Tebboune concernant l’importation de bétail pour l’Aïd El-Adha, la poursuite des opérations d’accostage des navires transportant des moutons dans les ports nationaux soulève de sérieuses interrogations. L’arrivée d’un deuxième navire en provenance de Roumanie au port d’Oran, supervisée dans la nuit de lundi à mardi par Mme Abi Majda, directrice des ports au ministère des Transports, illustre une dépendance problématique vis-à-vis des importations. Cette initiative, bien que présentée comme bénéfique, est loin de faire l’unanimité, car elle fragilise l’économie locale et les éleveurs algériens.
Cette septième cargaison nationale, comprenant 30.750 moutons déchargés à Oran et 12.000 autres à Béjaïa, met en lumière les lacunes du secteur agricole local, incapable de répondre à la demande lors de cette fête religieuse. Si l’opération de déchargement s’est déroulée avec la mobilisation des services de l’agriculture, du commerce et du transport, ainsi que des moyens logistiques de l’ORVO, filiale d’Agrolog, elle révèle surtout une absence de stratégie pour renforcer la production nationale. Les conditions d’organisation, bien que rigoureuses, ne sauraient masquer les risques sanitaires liés à l’importation massive de cheptel, ni l’impact économique négatif sur les éleveurs locaux, laissés pour compte face à cette concurrence étrangère.
