Le chef du Parti travailliste devient le premier Premier ministre australien à décrocher deux mandats consécutifs de trois ans en vingt ans.
Anthony Albanese a marqué l’histoire politique australienne en remportant un second mandat consécutif de trois ans, une première en deux décennies. Lors des élections générales du 3 mai 2025, dominées par la crise du coût de la vie, le Parti travailliste a consolidé sa majorité parlementaire, surpassant les attentes.
Le chef de l’opposition, Peter Dutton, du Parti libéral, a concédé sa défaite après avoir perdu son propre siège de Dickson face à la candidate travailliste Ali France, une ancienne journaliste et militante pour les droits des personnes handicapées. Selon les projections de la chaîne publique ABC, le Parti travailliste devrait décrocher 85 sièges à la Chambre des représentants, bien au-delà des 76 requis pour une majorité absolue.
Dans son discours de victoire à Sydney, Albanese a célébré les « valeurs australiennes » d’équité, d’aspiration et d’égalité des chances. « En ces temps d’incertitude mondiale, les Australiens ont choisi l’optimisme et la détermination », a-t-il déclaré sous les acclamations de ses partisans, accompagné de sa partenaire Jodie Haydon, de son fils Nathan et de la ministre des Affaires étrangères Penny Wong.
Le Premier ministre a promis de guider l’Australie à travers les défis mondiaux tout en s’appuyant sur les forces nationales. « Nous n’avons pas besoin de chercher l’inspiration à l’étranger. Elle est ici, dans nos valeurs et notre peuple », a-t-il affirmé.
La campagne électorale, longue de six semaines, a été dominée par des préoccupations majeures : coût de la vie, accessibilité au logement, soins de santé et transition énergétique. Le Parti travailliste a su capitaliser sur ces enjeux avec des promesses concrètes, comme une réduction de 20 % de la dette étudiante et des mesures pour faciliter l’accès des jeunes à la propriété.
Jessica Washington, correspondante d’Al Jazeera à Sydney, a qualifié cette victoire de « moment historique » pour les travaillistes. « Albanese a porté un message d’unité, refusant toute division, même lorsque la foule a hué le nom de Peter Dutton », a-t-elle rapporté. Elle a également noté l’embarras de la coalition libérale, traditionnellement perçue comme compétente en gestion économique, mais défaite sur ces mêmes terrains.
Si les travaillistes dominent à la Chambre des représentants, les résultats au Sénat restent incertains. Le parti pourrait avoir besoin du soutien des Verts ou d’indépendants pour faire adopter ses réformes. Par ailleurs, des commentateurs, comme le sénateur libéral James Paterson, ont évoqué l’influence du « facteur Trump », en référence aux incertitudes économiques liées aux politiques tarifaires de l’administration américaine.
Cette victoire prolonge le retour en force du Parti travailliste, qui avait reconquis le pouvoir en 2022 après une décennie dans l’opposition. Avec ce nouveau mandat, Albanese s’engage à bâtir un avenir inclusif et résilient pour l’Australie.