Le Général d’Armée Saïd Chanegriha, ministre délégué auprès du ministère de la Défense nationale et Chef d’État-major de l’Armée nationale populaire (ANP), s’est rendu lundi 26 mai 2025 à Oran pour une visite de travail et d’inspection dans la 2e Région militaire. Officiellement, cette visite s’inscrit dans le cadre du suivi des programmes de préparation au combat pour l’année 2024-2025. Mais derrière les communiqués lisses du ministère de la Défense nationale (MDN) et les rituels protocolaires, cette opération soulève des questions sur les véritables intentions de Chanegriha et sur le rôle qu’il cherche à consolider dans un contexte politique et stratégique complexe.
Dès son arrivée, Chanegriha a suivi un scénario soigneusement orchestré : cérémonie d’accueil, moment de recueillement à la mémoire du chahid Ahmed Boudjenane, dépôt de gerbe et récitation de la Fatiha. Ces gestes, bien que symboliques, ne sont pas anodins. Ils ancrent la visite dans une rhétorique patriotique, invoquant l’héritage de l’Armée de libération nationale (ALN) pour légitimer l’autorité de l’ANP et, par extension, celle de Chanegriha. Mais cette insistance sur les « valeureux aïeux » et le « serment des chouhada » semble davantage destinée à renforcer son image de gardien des valeurs nationales qu’à répondre à des impératifs opérationnels concrets.
Dans son allocution, retransmise par visioconférence à toutes les unités de la région, Chanegriha a vanté la mission de l’ANP : défendre la patrie, préserver l’unité nationale et sauvegarder la souveraineté. Des mots forts, mais qui sonnent creux face à l’absence de détails sur les défis réels auxquels l’armée fait face. Parler d’un « système de défense équilibré » et d’un « haut niveau de professionnalisme » est une chose ; démontrer leur effectivité dans un contexte régional volatile, marqué par des tensions au Sahel et des rivalités géopolitiques, en est une autre. Chanegriha se garde bien de préciser comment ces nobles objectifs se traduisent sur le terrain.
