Lundi 9 juin 2025, les prix du pétrole ont légèrement fléchi durant les échanges asiatiques, mais conservent la majeure partie des gains obtenus la semaine précédente. Les investisseurs restent suspendus aux pourparlers commerciaux entre Washington et Pékin, attendus à Londres, dans l’espoir d’un accord capable de raviver l’économie mondiale et de soutenir la demande en énergie.
Le Brent, référence mondiale, a reculé de 18 cents (–0,27 %) à 66,29 dollars le baril à 6h44 GMT, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) américain a perdu 15 cents (–0,23 %) à 64,43 dollars. Ces ajustements s’expliquent en partie par des données économiques décevantes venues de Chine, où la croissance des exportations en mai a chuté à son plus bas niveau en trois mois, affectée par les lourdes barrières douanières américaines. En parallèle, les importations chinoises de pétrole brut ont atteint leur plus faible moyenne quotidienne en quatre mois, en raison de la maintenance de nombreuses raffineries.
Washington et Pékin sont les deux plus grands consommateurs de pétrole au monde, ce qui rend les cours particulièrement sensibles à l’évolution de leur santé économique. Un accord ou, à tout le moins, un prolongement de la trêve douanière serait perçu comme un facteur haussier pour les prix du baril.
La réunion prévue à Londres constitue la première session du Mécanisme consultatif économique et commercial sino-américain, impliquant trois des principaux conseillers du président américain Donald Trump. L’annonce de cette rencontre, faite samedi, intervient dans la foulée d’un rare échange téléphonique entre les deux chefs d’État, tenu jeudi dernier. Les deux gouvernements sont sous pression pour désamorcer les tensions commerciales, notamment depuis que la Chine a imposé un contrôle sur les exportations de terres rares, perturbant plusieurs chaînes d’approvisionnement critiques au niveau mondial.
L’annonce de cette reprise du dialogue a suffi à stimuler les marchés. Le Brent a gagné 4 % la semaine dernière, tandis que le West Texas Intermediate (WTI) progressait de 6,2 %, enregistrant ainsi leur premier gain hebdomadaire en trois semaines.
« Le Brent a atteint près de son sommet récent grâce à l’appétit accru pour le risque sur les marchés boursiers, alors que les craintes de nouveaux tarifs douaniers se sont atténuées », analyse Tim Evans, d’Evans Energy.
Dans le même temps, le rapport sur l’emploi aux États-Unis, dévoilant un taux de chômage stable en mai, a renforcé la perspective d’une baisse des taux d’intérêt par la Réserve fédérale, un autre facteur de soutien pour le pétrole.
Cependant, les données économiques publiées lundi montrent que la croissance des exportations chinoises en mai est tombée à son plus bas niveau en trois mois, pénalisée par les lourdes barrières douanières imposées par les États-Unis. Les prix à la production en Chine ont également atteint leur plus bas niveau en deux ans, signe de pressions internes croissantes sur la deuxième économie mondiale.
Par ailleurs, les importations chinoises de pétrole brut sont tombées le mois dernier à leur plus bas niveau quotidien en quatre mois, conséquence directe de la maintenance programmée dans plusieurs raffineries publiques et privées.
La perspective d’un accord entre Pékin et Washington a jusqu’ici contrebalancé les inquiétudes liées à l’augmentation attendue de la production de l’OPEP+ dès juillet. Mais cette hausse reste un point d’attention pour les marchés.
Dans une note diffusée vendredi, HSBC anticipe une accélération de l’offre en août et septembre, avec une possible chute du Brent à 65 dollars le baril d’ici le quatrième trimestre 2025. Capital Economics considère également cette dynamique comme durable, signalant un risque de déséquilibre prolongé entre offre et demande.
Malgré ces hausses de production, les analystes soulignent que le marché au comptant reste structurellement tendu. Selon Tamas Varga, de PVM, les récentes progressions du baril n’ont pas pris en compte la volonté de l’Arabie saoudite de regagner des parts de marché en poursuivant l’augmentation des quotas de l’OPEP+.
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