Depuis le 24 juin 2025, la tension ne cesse de monter entre la Thaïlande et le Cambodge. En réaction à la mort d’un soldat cambodgien fin mai dans une zone frontalière disputée, les autorités thaïlandaises ont pris la décision de fermer plusieurs points de passage terrestres, affectant directement les voyageurs. Ainsi, de nombreux touristes se trouvent aujourd’hui piégés, incapables de traverser la frontière.
L’armée thaïlandaise a annoncé la fermeture de six provinces frontalières avec le Cambodge : Surin, Buriram, Si Saket, Sa Kaeo, Chanthaburi et Trat. En particulier, le point de passage d’Aranyaprathet-Poipet, l’un des plus fréquentés, est désormais inaccessible. Dès lors, tous les déplacements sont suspendus, à l’exception de quelques cas humanitaires, notamment les étudiants ou les malades nécessitant des soins urgents.
Par conséquent, de nombreux voyageurs, parfois en transit entre Bangkok et les temples d’Angkor, se trouvent dans une impasse. D’autant plus que cette fermeture s’applique à la fois aux citoyens thaïlandais et aux ressortissants étrangers.
Alors que la région était relativement calme depuis plus d’une décennie, l’incident de mai dernier a ravivé les vieux différends entre les deux pays. En effet, les territoires frontaliers, notamment autour des temples de Ta Moan et de Ta Krabey, restent l’objet de contentieux historiques. C’est pourquoi la Thaïlande justifie ses mesures par la nécessité de sécuriser la zone et d’éviter tout nouvel affrontement.
Dans ce contexte, le Cambodge a également renforcé sa présence militaire à la frontière. De plus, le Premier ministre cambodgien s’est rendu sur place pour rencontrer les troupes et visiter un centre d’évacuation regroupant près de 4 000 civils déplacés. Cela montre bien que la crise dépasse le simple cadre militaire : elle touche directement les populations locales.
Par ailleurs, cette situation a un effet immédiat sur l’industrie touristique. De nombreux circuits transfrontaliers ont été suspendus, obligeant les agences à revoir leur logistique. En outre, les autorités françaises et d’autres chancelleries européennes déconseillent désormais de se rendre dans les zones à risque, notamment dans la province de Preah Vihear ou autour des sites archéologiques contestés.
À cela s’ajoute un ralentissement brutal des échanges commerciaux, notamment au poste d’Aranyaprathet, où transitaient quotidiennement des milliers de voyageurs et de marchandises. Ainsi, au-delà de la crise diplomatique, c’est toute une région qui subit les conséquences économiques et sociales de la fermeture.
Jusqu’à présent, aucune date de réouverture n’a été avancée par les autorités thaïlandaises. D’un côté, la police des frontières applique des consignes militaires strictes. De l’autre, le gouvernement cambodgien exige une clarification sur les conditions du décès de son soldat avant toute reprise des discussions. Autrement dit, la crise risque de durer.