Le Japon a procédé ce vendredi 27 juin 2025 à l’exécution de Takahiro Shiraishi, surnommé dans les médias le « tueur de Twitter », reconnu coupable d’avoir tué et démembré neuf personnes en 2017. Il s’agit de la première exécution capitale dans le pays depuis près de trois ans, relançant les débats sur la peine de mort et les failles des réseaux sociaux.
Condamné à mort en 2020, Shiraishi avait admis avoir assassiné huit femmes et un homme après avoir pris contact avec ses victimes sur Twitter – désormais appelé X – en se faisant passer pour une personne prête à aider celles et ceux qui exprimaient des pensées suicidaires. Son appartement de Zama, dans la préfecture de Kanagawa, était devenu le théâtre d’une série de crimes macabres, où les corps des victimes avaient été dissimulés dans des glacières.
Le ministre de la Justice, Keisuke Suzuki, a déclaré avoir autorisé l’exécution après un « examen minutieux du dossier », soulignant le caractère « extrêmement égoïste » des actes commis, qui ont profondément choqué la société japonaise.
« Ces crimes ont suscité une peur collective et un traumatisme national. Le verdict et son application répondent à une attente forte de justice », a-t-il indiqué lors d’une brève conférence de presse.
La pendaison de Shiraishi est la première depuis juillet 2022, marquant également une étape importante pour le gouvernement du Premier ministre Shigeru Ishiba, en fonction depuis octobre 2024.
Les détails de l’exécution restent fidèles à la procédure japonaise : les détenus sont généralement informés seulement quelques heures avant leur mise à mort, une pratique critiquée par les ONG pour la détresse psychologique qu’elle engendre.
Dans un pays où la peine capitale est encore largement soutenue par l’opinion publique – 83 % des Japonais la jugent « inévitable » selon une enquête gouvernementale de 2024 – cette exécution ne suscite pas d’opposition massive, bien que certains défenseurs des droits de l’homme appellent à un moratoire.
L’affaire Shiraishi s’inscrit dans une série de crimes violents très médiatisés au Japon, à l’image de l’exécution du gourou de la secte Aum Shinrikyo en 2018. Elle interroge aussi sur les limites des plateformes numériques, où la détresse psychologique peut parfois être exploitée à des fins mortelles.