À peine réinstallé dans le Bureau ovale, Donald Trump confirme un changement brutal de ton à l’égard de l’Iran. Dans un message cinglant publié lundi sur Truth Social, le président américain a martelé sa position : aucun dialogue, aucune concession, aucun retour aux négociations tant que Téhéran n’aura pas changé radicalement d’attitude.
« Je n’offre rien à l’Iran, contrairement à Obama qui leur a versé des milliards pour un accord inutile. Je ne leur parle même pas, puisque nous avons complètement ANÉANTI leurs installations nucléaires », a déclaré Trump, en référence au JCPOA de 2015, l’accord sur le nucléaire iranien conclu sous l’administration Obama et dont il s’était déjà retiré en 2018.
Ces déclarations surviennent dans un climat de post-conflit encore très tendu. Le 21 juin dernier, les États-Unis, aux côtés d’Israël, ont mené une série de frappes massives sur trois installations nucléaires clés en Iran. Une riposte iranienne n’a pas tardé : le 23 juin, des missiles ont été lancés sur une base américaine au Qatar, sans faire de victime grâce à l’interception des défenses américaines et qataries.
Sous pression internationale, un cessez-le-feu a été imposé le 24 juin. Mais Donald Trump, loin de parler d’apaisement, a de nouveau menacé l’Iran de frappes si le pays poursuivait l’enrichissement de son uranium à des fins militaires.
Malgré la rhétorique agressive du président, la Maison Blanche a reconnu que l’envoyé spécial américain Steve Witkoff maintenait des « communications directes et indirectes » avec Téhéran. Une stratégie ambivalente, où la ligne officielle reste inflexible, mais où des canaux diplomatiques demeurent ouverts en arrière-plan.
Interrogé sur Fox News, Trump a balayé les suggestions d’un retour aux négociations sous condition, et a nié toute intention de lever les sanctions. Il a toutefois précisé :
« S’ils nous montrent qu’ils veulent la paix, je peux lever les sanctions. Mais pour l’instant, ils doivent prouver qu’ils ne veulent plus nuire. »
Une déclaration ambiguë, qui laisse ouverte une porte étroite à la diplomatie, mais conditionnée à un changement de posture radical du régime iranien.
Analyse : Avec cette posture ultra-ferme, Trump cherche à se différencier de ses prédécesseurs, à afficher une domination militaire assumée et à imposer un rapport de force maximal. Mais en toile de fond, les canaux diplomatiques demeurent actifs, preuve que même la rhétorique la plus musclée ne saurait se passer totalement de négociation.