Dans notre pays frappé par le malheur, où le régime des généraux impotents prétend que la nation dispose de toutes les lois, droits et législations garantissant aux citoyens modestes des conditions de vie dignes, la liberté d’expression, ainsi que le droit de manifester et de se rassembler pour soutenir des causes justes, comme le clame ce régime de l’injustice chez nous, la réalité est tout autre.
À chaque fois, les forces de sécurité imposent dans la capitale, Alger, un cordon sécuritaire renforcé sur les principales artères, et ce, après toute tentative des manifestants de se diriger vers l’ambassade des États-Unis et l’ambassade du Royaume-Uni pour protester contre la situation dramatique que vit la bande de Gaza. Cela, bien que les avions militaires qui bombardent le pays, les civils et les enfants soient alimentés par notre gaz et notre pétrole, dont les compagnies israéliennes détiennent la part du lion. Notre pays est le deuxième exportateur vers Israël après le Qatar, qui normalise ses relations en secret. Les manifestations ont commencé après un rassemblement organisé par le Mouvement de la Société pour la Paix devant son siège à El Mouradia, en solidarité avec le peuple palestinien face à la guerre d’extermination israélienne. Bien que l’événement ait été initialement prévu comme une marche pacifique de soutien à la cause palestinienne, de nombreux participants ont refusé de rester sur le lieu de la manifestation et ont insisté pour la transformer en une marche vers les ambassades américaine et britannique, afin d’exprimer leur rejet de leur présence en Algérie. Ils ont déclaré que le feu vert américain à l’extermination de Gaza et les aides britanniques nécessitaient une position ferme de la part du peuple et des citoyens.
Lors de la manifestation, les protestataires ont scandé des slogans hostiles aux États-Unis et au Royaume-Uni, affirmant leur refus de se contenter de rester sur place et de crier, appelant à marcher dans les rues pour faire entendre leur message de manière plus efficace. Cependant, l’intervention de la police et de l’armée a conduit à des blessures graves parmi les manifestants : fractures osseuses, tirs de balles en caoutchouc visant les yeux des protestataires, et déploiement de chiens policiers, transformant la manifestation pacifique en un véritable massacre. Un manifestant a été tué, et plus de quatre-vingts citoyens ont été blessés, avec des blessures allant de comas à des fractures, des contusions et des pertes de vision. Tout cela se déroule dans l’Algérie nouvelle.
