Le président de la Chambre des représentants des États-Unis, Mike Johnson, a effectué le 4 août 2025 une visite controversée dans la colonie israélienne d’Ariel, en Cisjordanie occupée. Cette première visite officielle d’un haut responsable américain dans cette région a provoqué une vive condamnation de la part des autorités palestiniennes, qui y voient une violation du droit international et un soutien aux politiques d’annexion israéliennes.
Selon la chaîne israélienne Channel 7, Mike Johnson, accompagné de 15 membres du Congrès américain, a participé à une opération de plantation d’arbres dans la colonie d’Ariel. Lors de cette visite, il a qualifié la Cisjordanie de « Judée et Samarie », affirmant qu’elle « appartient au peuple juif » et représente le « berceau de l’histoire juive ». Ces déclarations, perçues comme un appui explicite à l’annexion, ont exacerbé les tensions dans une région déjà marquée par des conflits territoriaux.
La délégation, décrite comme visant à renforcer les relations stratégiques entre les États-Unis et Israël, marque un précédent historique, Johnson étant le plus haut fonctionnaire américain à effectuer une visite officielle en Cisjordanie, selon Channel 7. Cette initiative intervient dans un contexte où les colonies israéliennes, considérées comme illégales par le droit international, continuent de s’étendre, compromettant les perspectives de la solution à deux États.
Le ministère des Affaires étrangères palestinien a fermement condamné la visite, qualifiant les propos de Johnson d’« incendiaires » et de « violation flagrante » des résolutions internationales. Dans un communiqué, il a dénoncé un encouragement aux « crimes commis par les colonies et leurs colons », ainsi qu’à la confiscation des terres palestiniennes. Le ministère a réitéré que toute activité de colonisation est « invalide et illégale » et compromet les efforts pour rétablir la paix.
Le Mouvement de résistance islamique (Hamas) et la présidence palestinienne avaient déjà dénoncé en juillet 2025 une proposition de la Knesset israélienne visant à annexer la Cisjordanie, votée par 71 membres sur 120. Cette proposition, tout comme la visite de Johnson, est perçue comme une tentative de légitimer l’occupation et d’enterrer les perspectives d’un État palestinien indépendant.
Cette visite intervient dans un climat de polarisation aux États-Unis. Alors que des législateurs républicains ont proposé des projets de loi pour remplacer le terme « Cisjordanie » par « Judée et Samarie » dans les documents officiels, le président Donald Trump n’a pas officiellement pris position sur l’annexion. Par ailleurs, 13 membres démocrates du Congrès ont appelé, le même jour, l’administration Trump à reconnaître l’État de Palestine, soulignant les divergences au sein de la classe politique américaine sur la question.
La visite de Mike Johnson et ses déclarations renforcent les craintes d’une érosion des efforts internationaux pour une solution à deux États. Les organisations internationales et les défenseurs des droits humains critiquent régulièrement l’expansion des colonies israéliennes, qui fragilise les négociations de paix. La position de Johnson, alignée sur une rhétorique pro-israélienne, risque d’alimenter les tensions dans la région et de compliquer les relations diplomatiques avec les autorités palestiniennes.