Les prix du pétrole ont chuté dans les échanges de lundi 11 août avant une réunion entre le président américain Donald Trump et le président russe Vladimir Poutine sur le processus de paix Moscou-Kiev, suivie de signes d’espoir des investisseurs pour la fin des sanctions pétrolières et le retour de l’approvisionnement russe sur les marchés mondiaux
Les contrats à terme sur le pétrole brut WTI ont chuté de 39 cents à 63,49 dollars le baril. Le baril de Brent de la mer du Nord, référence internationale, s’échangeait à 65,69 dollars, en recul de 0,21 % par rapport à la clôture précédente (65,83 dollars). Le brut léger américain West Texas Intermediate (WTI) s’établissait à 62,56 dollars, en baisse de 0,2 % par rapport aux 62,69 dollars enregistrés vendredi.
Cette faiblesse des prix prolonge une tendance amorcée la semaine dernière, au cours de laquelle le Brent avait perdu 4,4 % et le WTI 5,1 %. Les marchés semblent suspendus à l’issue des discussions de paix entre Washington et Moscou, prévues vendredi en Alaska. Ce sera la première rencontre en face à face entre les présidents américain et russe depuis juin 2021, lorsque Poutine avait échangé avec Joe Biden à Genève.
L’annonce de ces négociations alimente les spéculations quant à un possible assouplissement des sanctions qui restreignent les exportations de pétrole russe. Un accord pourrait ramener sur le marché des volumes importants de brut russe, exerçant une pression baissière sur les prix. Toutefois, les analystes préviennent que l’échec des pourparlers pourrait inverser brutalement la tendance et déclencher une forte hausse des prix.
Parallèlement, Donald Trump a fixé à Moscou une date butoir pour accepter la paix, sous peine de sanctions secondaires visant les acheteurs de pétrole russe. Washington accentue également la pression sur l’Inde afin qu’elle réduise ses importations de brut russe. Les raffineurs indiens auraient déjà acheté 5 millions de barils de WTI pour un chargement en août, avec des volumes similaires attendus pour septembre.
Le contexte économique mondial reste par ailleurs tendu. Les nouveaux droits de douane américains, entrés en vigueur début août sur des importations en provenance de dizaines de pays, risquent de peser sur l’activité en perturbant les chaînes d’approvisionnement et en accentuant les pressions inflationnistes.
En Chine, les dernières données officielles révèlent une baisse de 3,6 % de l’indice des prix à la production en juillet, plus marquée que prévu, tandis que l’inflation à la consommation ne reste quasi nulle sur un an (+0,4 % par rapport à juin). Ces chiffres reflètent une demande intérieure faible et un environnement commercial mondial incertain, laissant planer le risque de déflation dans le secteur manufacturier.
L’évolution des prix du pétrole dans les prochains jours dépendra d’une combinaison d’éléments, la rencontre Trump-Poutine, les signaux de la Réserve fédérale américaine, et les prochaines données sur l’inflation aux États-Unis.