Deux personnes, dont un enfant de 11 ans, ont été tuées et une douzaine blessées mercredi 13 août dans une frappe de drone visant la ville de Tamboul, au sud-est de Khartoum, en pleine cérémonie marquant le 71ᵉ anniversaire de l’armée soudanaise.
La frappe, survenue en plein rassemblement sur la place centrale, a semé la panique parmi les centaines de participants. Les défenses anti-aériennes du « Bouclier d’Al-Jazira » ont été activées, mais l’origine des missiles reste inconnue.
Selon plusieurs sources, la cible pourrait avoir été le général Abou Aqla Kikel, chef du Bouclier d’Al-Jazira et allié de l’armée, ancien membre des Forces de soutien rapide (FSR) ayant fait défection en 2024. Dans une déclaration après l’attaque, il a accusé directement les FSR et promis de renforcer les opérations militaires au Kordofan et au Darfour.
Il s’agit de la première attaque signalée dans l’État d’Al-Jazira depuis sa reprise par l’armée en janvier 2025, qui avait permis le retour de près d’un million de déplacés.
Le Soudan est plongé depuis avril 2023 dans une guerre dévastatrice entre l’armée, qui contrôle le nord, l’est et le centre du pays, et les FSR, maîtresses du Darfour et de certaines zones du sud. Le conflit, que l’ONU qualifie de « pire crise humanitaire au monde », s’accompagne d’une intensification des attaques de drones contre des zones gouvernementales.
Cette nouvelle escalade survient au lendemain d’une rencontre secrète en Suisse entre le chef de l’armée Abdel Fattah al-Burhane et l’émissaire américain Massad Boulos, autour d’une nouvelle proposition de paix américaine, après l’échec des précédentes médiations.