3 septembre 2025, les cours du pétrole ont poursuivi leur repli mercredi, pénalisés par le spectre d’une offre excédentaire à l’issue de la période estivale. Les investisseurs restent attentifs aux tensions géopolitiques, notamment entre les États-Unis et la Russie, qui continuent d’alimenter l’incertitude sur les marchés.
« Le marché s’inquiète de la tenue d’une nouvelle réunion des membres de l’OPEP+ prévue dimanche », explique Andy Lipow, analyste chez Lipow Oil Associates. Les opérateurs redoutent en effet que le cartel, emmené par l’Arabie saoudite et ses alliés, n’envisage une nouvelle hausse de sa production.
Ces derniers mois, l’OPEP+ a déjà relevé ses quotas de 2,2 millions de barils par jour, rompant avec une stratégie de réduction volontaire qui, pendant plusieurs années, visait à maintenir les prix du brut à un niveau élevé. « Certains observateurs estiment que ce changement de cap traduit une volonté de Riyad de regagner des parts de marché face à ses concurrents », poursuit M. Lipow.
Jusqu’ici, le marché a pu absorber cette production supplémentaire, en grande partie grâce à des stockages massifs. Mais avec l’arrivée de l’automne, période traditionnellement marquée par un recul de la demande, ces volumes risquent de peser davantage sur les cours.
Mercredi, le baril de Brent de la mer du Nord pour livraison en novembre a chuté de 2,23 %, à 67,60 dollars. Son équivalent américain, le West Texas Intermediate (WTI) pour livraison en octobre, a reculé de 2,47 %, à 63,97 dollars.
Malgré cette tendance baissière, la volatilité des prix demeure nourrie par les tensions internationales. Le président américain Donald Trump, attendu jeudi pour un entretien avec son homologue ukrainien Volodymyr Zelensky, a averti qu’« il se passerait quelque chose » si Vladimir Poutine ne répondait pas à ses exigences concernant l’Ukraine.
Un durcissement de la politique américaine à l’égard de Moscou pourrait se traduire par des sanctions renforcées visant les exportations de brut russe, voire de nouveaux droits de douane secondaires, à l’image de ceux déjà appliqués à l’Inde. Par ailleurs, la guerre en cours continue d’affecter directement les infrastructures énergétiques russes : les frappes de drones ukrainiens auraient mis hors service jusqu’à 20 % des capacités de raffinage russes, selon Arne Lohmann Rasmussen, analyste chez Global Risk Management.
Selon les analystes, le marché pétrolier reste sous haute tension : une offre potentiellement surabondante à court terme pourrait continuer de peser sur les cours, tandis que le risque géopolitique, loin de s’estomper, menace d’aggraver les perturbations à long terme.