Une disposition du nouveau code de procédure pénale, l’article 94, suscite une vive controverse en Algérie. Ce texte, qui oblige les citoyens à collaborer avec les services de sécurité pour appréhender les criminels ou signaler des actes délictueux, divise l’opinion publique. Si certains soutiennent cette mesure, d’autres la rejettent, dénonçant une atteinte aux libertés individuelles.
Selon l’article 94, toute personne peut arrêter un individu pris en flagrant délit de crime ou de délit, ou participant à un rassemblement non autorisé puni d’emprisonnement, et le conduire au poste de police judiciaire le plus proche. À défaut, elle est tenue de le dénoncer aux autorités. Cette obligation, perçue par certains comme une incitation à la délation, alimente les débats dans un contexte marqué par des tensions sociales.
Les critiques estiment que cette mesure vise à transformer les citoyens en informateurs pour les services de police et militaires, non pas pour lutter contre la criminalité ordinaire, mais pour réprimer toute velléité de manifestation ou de protestation. « Le véritable objectif est de signaler quiconque oserait organiser une manifestation, considéré comme un criminel dangereux menaçant la sécurité nationale », affirme une voix citoyenne.
Ce débat intervient dans un climat marqué par les récents événements où des témoins d’incidents n’ont pas agi, par peur, par crainte de s’impliquer ou en raison de liens avec les auteurs. La mémoire du Hirak de 2019, où le peuple s’était soulevé contre le système, reste vive. Beaucoup rappellent comment les autorités ont exploité la crise du Covid pour étouffer ce mouvement populaire, notamment grâce au rôle des informateurs.
Alors que cette mesure législative divise, elle ravive les tensions entre les citoyens et un pouvoir accusé de chercher à museler toute contestation, dans un pays où la quête de liberté et de justice demeure au cœur des préoccupations.
